Dans son dernier livre « La Filière Ecossaise » qui est une troisième enquête de Douglas Brodie (après « La Cabane des Pendus » et « Les Justiciers de Glasgow »), l’histoire se passe durant le terrible hiver 1947 pendant lequel la communauté juive est victime de nombreux vols de bijoux.
Il faudrait peut-être rappeler que nombreux étaient les Juifs à se réfugier au Royaume-Uni et que l’armée britannique avait en charge de maintenir l’ordre en Palestine ; le désir des Juifs étant d’y bâtir un état, leur état, Israël. L’Écosse les avait également accueillis.
L’auteur Gordon Ferris, prévient dans ses notes que « les vérités historiques abondent dans ce roman » et commence par cette phrase : « Il n’y a pas de bon moment pour mourir. Ni de bon endroit. » (page 11). Le lecteur est prévenu.
On retrouve Douglas Brodie, qui a été flic avant la guerre et travaille à présent en tant que reporter à la Glasgow Gazette, est chargé de l’enquête à la demande de son vieil ami, le tailleur Isaac Feldmann.
Mais ses investigations vont le mener plus loin que prévu car il va se lancer sur une piste plus que sensible, celle que l’on nomme « la route des rats », « die Rattenlinien », c’est-à-dire une filière d’exfiltration de criminels nazis.
Sa compagne, la belle et talentueuse avocate Samantha Campbell doit partir à Hambourg pour un procès de crimes de guerre, où sont incriminés des tortionnaires du camp de Ravensbrück.
Douglas, lui, à nouveau enrôlé par l’armée, rejoindra Samantha (surnommée Sam), va se trouvé plongé dans les horreurs de la guerre et va mener ses investigations avec l’aide de plusieurs volontaires.
Ce livre révèle, à ceux qui ne l’ont pas connue, un grand nombre de faits cachés de cette époque et à la lecture on voit que l’auteur s’est extrêmement documenté. Il nous l’explique dans ses « Notes de l’Auteur », mais la lecture bien que très complexe, n’est jamais rébarbative. Au contraire, elle est même très instructive et nous laisse désorientés en découvrant certains actes.
Douglas Brodie va remonter, à sa façon, cette fameuse filière écossaise pour découvrir comment agissaient les nazis désireux de s’enfuir en Amérique du Sud, soit en traversant l’Autriche et l’Espagne, soit en partant de Hambourg pour se rendre à Glasgow.
Je ne donne là que quelques fils conducteurs sur la trame de cette longue et périlleuse enquête, qui ne connaît aucun moment de répit et qui nous dévoile les pires atrocités inventées par les nazis. L’action n’a de cesse de rebondir et cela donne un ouvrage très fort, très riche avec tous les rappels historiques, émouvant et on y trouve aussi, malgré tout, quelques touches d’humour.
Il est difficile d’en dire plus (et ce n’est pas le but), justement à cause (ou grâce à) toutes les descriptions des événements qui s’enchaînent dans ces 470 pages si passionnantes.
Le Sunday Express dit de l’auteur : « L’un des nouveaux maîtres du tartan noir, avec une jolie touche d’ambiguïté morale. »
D’autres le comparent à un « nouveau Ian Rankin » mais disent que « La Filière Écossaise » fait davantage penser à Philip Kerr.
Cela prouve bien que la critique est élogieuse envers Gordon Ferris qui est, lui-même, écossais et chacun se fera un avis.