La musique et la nuit
Lawrence Block

Calmann-Lévy
janvier 2015
272 p.  23,80 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

La musique et la nuit

Un enquêteur est un privilégié qui peut s’ouvrir toutes les portes, regarder là où bon lui semble, rencontrer et questionner qui il veut. Dans les onze nouvelles rassemblées sous le titre « La musique et la nuit », Lawrence Block offre donc ce qu’il sait faire de mieux: suivre Matthew Scudder dans ses dérives. L’ex-flic devenu privé pour cause de bavure noyée dans l’alcool – une fillette tuée par une balle perdue – s’y remémore des affaires enterrées, des rencontres qui l’ont marqué. Sans vraiment traquer l’indice ou l’aveu, il sait approcher les bonnes personnes, les observer, les écouter.

Après les 18 romans où il apparaît, limier tenace mais fragile, ce recueil apporte donc au puzzle de sa personnalité quelques pièces manquantes. Pourtant, plus que son héros, c’est Lawrence Block qui se dévoile. Un éternel curieux qui, plutôt que réciter un bréviaire du roman noir, ose explorer des sujets neufs. L’immigration lorsque Matt traque des Africains vendeurs à la sauvette dans les rues de Manhattan… La fin de vie lorsqu’il démasque cet « Ange miséricordieux de la mort » qui aide les malades du Sida à lâcher prise… Un Block méconnu, hormis pour son sens de la concision et de la répartie. Un peintre attentif du quotidien, doublé d’un humaniste…

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