La Théorie du chaos
Leonard Rosen

Préface de Cédric Villani
Le Cherche Midi
septembre 2013
496 p.  20 €
ebook avec DRM 15,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

l’équation était mortelle

Alors qu’il s’apprêtait à faire une conférence au sommet de l’OMC à Amsterdam, un scientifique réputé, titulaire de chaire à Harvard est supprimé. Sa chambre a été littéralement pulvérisée par un explosif dérivé d’un carburant spatial, le perchlorate d’ammonium.  Mais qui en voulait à ce point au jeune James Fenster? Ses travaux étaient-ils visés, sa personne ?

Henri Poincaré, inspecteur à Interpol, arrière petit-fils du génial mathématicien, physicien et philosophe, réputé pour ces travaux sur l’optique et la théorie du chaos, est chargé de retrouver le ou les poseurs de bombes.
L’enquête s’avère délicate car une corrélation existerait peut-être entre ce meurtre et  des attentats-suicides perpétrés un peu partout dans le monde par une secte  fondamentaliste chrétienne « Les soldats de l’enlèvement », décidés à semer la terreur partout pour accélérer le retour du Christ.

Il y a aussi Stipo Banovic, le boucher des Balkans, traduit devant la Cour Internationale de Justice de La Haye pour crimes contre l’humanité qui a juré de détruire Poincaré, responsable de son arrestation, en s’attaquant à sa famille.
Au travers d’un dédale de pistes et d’impasses,  l’inspecteur d’Interpol cherche à percer le mystère de l’assassinat de Fenster mais aussi de l’incroyable combinaison à laquelle le mathématicien serait parvenu : la modélisation de l’univers par les  mathématiques car pour lui « tout participerait à un seul et même système ».

Avec ce premier roman, Léonard Rosen signe une intrigue aussi séduisante que brillante. Fausses pistes, personnages plus vrais que nature, rebondissements à répétition, l’auteur use de tous les ressorts pour ferrer son lecteur dès les premières pages.  Et il parvient sans mal. Autre bonne surprise, la majeure partie de l’action se déroule en France et le héros est français et là aussi aucune fausse note à croire que l’auteur, américain, a passé une grande partie de son temps dans l’hexagone dont il connaît les us et coutumes sur le bout des doigts.
Mais « La Théorie du Chaos » est bien plus qu’un thriller captivant, en bon pédagogue – Léonard Rosen est professeur à Harvard et à Bentley – l’auteur nous initie à l’harmonie des sciences, à la beauté des fractales. Pour un peu, on se prendrait  pour un spécialiste de la physique et des mathématiques.

partagez cette critique
partage par email