Lauréat du Grand prix de littérature policière 2012, Donald Ray Pollock, 57 ans, a inscrit son nom à un palmarès où figurent notamment ceux de James Lee Burke, Michael Connelly, Peter Robinson, Deon Meyer, John Katzenbach, Arnaldur Indridason, Ken Bruen ou William Gay. Une première récompense qui couronnait son premier roman, « Le Diable tout le temps ». Une consécration éclair pour cet Américain natif de l’Ohio qui a mûri ses envies d’écriture durant trente-deux ans, alors qu’il était ouvrier dans une papeterie. Trente-deux années dans les odeurs de produits chimiques, comme son père avant lui. Mais à côté, Donald Ray Pollock a toujours dévoré les livres, rêvant de marcher sur les traces de William Gay, charpentier venu à l’écriture à la cinquantaine. A 45 ans, il s’est inscrit dans un cours d’écriture créative à l’université d’Etat, avant de réaliser qu’il n’était vraiment pas fait pour enseigner. S’astreignant à écrire de deux à cinq heures par jour, il a publié à 50 ans une nouvelle plus réussie que les autres, qui a servi de déclic : il a démissionné de la papeterie pour se consacrer à plein temps à l’écriture.
Donald Ray Pollock a changé de vie mais vit toujours à dix rues de l’usine. Et son roman, comme ses nouvelles, tourne autour de sa ville natale. « Le Diable tout le temps », entremêle drame social et roman noir dans le Midwest exsangue de l’après-guerre. Dans cet inquiétant ballet se croisent à distance deux jeunes orphelins, un couple de tueurs en série et un duo de prédicateurs bidons, laissant présager une collision fatale. Ni message, ni vision symbolique d’une Amérique en crise, juste une histoire prenante et superbement imagée, avec des personnages touchants jusque dans leurs pires égarements.
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