Deux ans qu’Antoinette Conway est dans la brigade criminelle de Dublin et encore aujourd’hui, personne ne la prend au sérieux. Brimades, bizutages, coups bas sont son quotidien. Pour la jeune femme au tempérament de feu, le point de rupture n’est plus très loin.
Alors qu’elle et son partenaire Steve Moran sont sur le point de terminer leur service de nuit, leur patron les charge d’une nouvelle affaire de violence conjugale.
A priori, l’enquête devrait être bouclée rapidement, tout laisse penser à une querelle d’amoureux qui a mal tourné. Aislinn la victime, est retrouvée apprêtée à son domicile, aucune effraction, la table est dressée pour deux et le corps de la jeune femme est étendu près de la cheminée.
Pourtant, les deux inspecteurs vont devoir faire équipe avec un chaperon plus expérimenté, qui va user de son influence sur l’inspectrice pour faire porter le chapeau au nouvel ami de la victime.
Si la diplomatie n’est pas le point fort d’Antoinette, elle est pugnace et pointilleuse, et elle compte bien mener son enquête à sa façon, d’autant qu’elle est persuadée que la victime ne lui est pas inconnue…
D’emblée, il faut savoir que ce roman policier est un pavé de plus de 500 pages, qui trouvera certainement son lectorat auprès de ceux qui aiment se retrouver au coeur d’une enquête policière. J’entends par là, découvertes et recherches d’indices, de nouvelles preuves, interrogatoires, questionnements,…
Par contre, si vous aimez que ça dépote, les rebondissements et le twist final qui vous laisse bouche bée, vous risquez de trouver cette enquête sans fin. Le roman est vraiment à l’image d’une enquête : on découvre, ça avance lentement, on revient sur des éléments déjà abordés, on interroge encore et encore, le tout avec de très longs dialogues.
Pourtant plusieurs éléments intéressants dans ce roman. A commencer par le thème du sexisme au sein de la police, poussé à l’extrême. Et puis et surtout le personnage assez complexe d’Antoinette. Elle a ce côté déterminé et combatif où elle compte bien trouver sa place dans cette brigade ; et en même temps, derrière son humour mordant, on a une femme à fleur de peau, qui n’a pour seul allié son partenaire.
Et puis au fil de la lecture, on finit par se poser des questions, à savoir si le roman ne va pas prendre une tournure plus psychologique. Est-ce qu’Antoinette est réellement persécutée par ses collègues ou n’est-elle pas tout simplement paranoïaque ? Manipulation dans sa manière de mener l’enquête ou changement de fusil d’épaule au dernier moment pour aller dans le sens de ses supérieurs et sauver son poste ?
Le personnage d’Antoinette et le binôme qu’elle forme avec Steve est assez intéressant mais j’aurais peut-être apprécié cette lecture avec une grosse coupe de 200 à 300 pages…