La rédaction l'a lu
Cinquième roman de Seth Greenland en quinze ans, « Mécanique de la chute » a tout pour lui apporter une large reconnaissance. Cette fable new yorkaise sur l’argent et le pouvoir se lit d’une traite, avec un plaisir gourmand. Elle imbrique trois histoires de réussite qu’un événement dramatique va faire tanguer et se rejoindre. Le milliardaire de l’immobilier Jay Gladstone, la procureure Christine Lupo et le basketteur D’Angelo « Dag » Maxwell sont au sommet de leurs carrières respectives. Ils veulent grimper encore mais aussi préserver leur bulle personnelle. Ils sont inaccessibles, parfois odieux, rarement détestables. L’auteur les campe avec sérieux et ironie, sourit de leurs faiblesses et de leurs contradictions. Il confronte les milieux sociaux et les cultures, puis observe le résultat. Il intègre à ce carrousel un peu fou la fille du milliardaire et ses jeunes amis rebelles, le frère du champion et ses potes un peu paumés. Le rythme s’emballe, la tragédie guette mais le flux du récit reste limpide. Sous cette comédie humaine qui pointe les grands maux de l’Amérique d’aujourd’hui, inégalité, injustice et racisme, on pense bien sûr au « Bûcher des Vanités », référence que Seth Greenland a l’élégance d’assumer. Trente-deux ans après, pourtant, son livre file un petit coup de vieux à celui de Tom Wolfe qui ignorait la plaie des réseaux sociaux, facteur d’emballement de la chute en question. Moderne dans le propos, classique dans la forme, amoureux des dialogues et orfèvre de la satire, ce sexagénaire qui a toujours vécu de sa plume nous régale avec cette fiction ambitieuse et excitante, de loin son meilleur livre.
Les internautes l'ont lu
coup de coeur
Sous le bûcher
Voici un grand roman. Avec un grand personnage, une intrigue solide, une écriture précise, une maîtrise parfaite, un sens de la tragédie aiguisé. « Mécanique de la chute » emballe. (on préfèrera le titre original «the hazards of good fortune », mais bon) |
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