La prestigieuse université anglaise de Cambridge serait-elle fatale aux jeunes femmes qui la fréquentent ? Peut-être bien car, en cinq ans, on ne dénombre pas moins de vingt suicides majoritairement féminins. Et tout récemment, deux étudiantes se sont donné la mort de manière radicale : l’une en s’immolant par le feu, l’autre en se décapitant au volant de sa voiture au moyen d’une corde.
La psychiatre Evi Oliver, en charge du soutien scolaire, estime qu’il n’est que temps que la police intervienne.
La section criminelle spéciale de Scotland Yard ou encore SO10 dépêche l’un de ses meilleurs éléments, la jeune Lacey Flint, rebaptisée Laura Farrow pour l’occasion. Sa mission : s’immiscer dans la vie estudiantine, signaler tout ce qui sort de l’ordinaire, et découvrir ce qui a poussé ces très jolies filles à se supprimer si violemment.
Avec l’aide du docteur Oliver elle tente d’établir un profil commun. Des similitudes apparaissent. Fragiles voire dépressives, ces élèves se plaignaient d’intimidation, de cauchemars récurrents et assuraient être observées et abusées durant leur sommeil. Seul problème : aucune signe d’effraction dans leur chambre ni de trace de viol sur leur personne.
Puis c’est au tour d’Evi Oliver de raconter d’étranges histoires de courriels menaçants apparaissant sur sa boîte mail pour s’effacer aussitôt, d’appels anonymes impossible à tracer, de la présence d’un homme masqué qui la surveillerait. Et dès que les nuits de Lacey alias Laura se peuplent de rêves effroyables, tout concourt à penser que les deux femmes sont en train elles aussi de perdre la raison, à moins que…. à moins que ne se trame dans l’ombre un abominable complot.
Réalité ? Fantasmes ? Hallucinations ? Avec « Sous emprises », Sharon Bolton joue avec ses personnages comme avec son lecteur pour les amener en zone incertaine, là où tout s’embrouille et se confond. Même si pour les besoins du scénario l’auteure force le trait, elle dénonce ces pratiques, fréquentes dans certaines écoles de prestige- et le choix de Cambridge est emblématique- dont les élèves fraîchement arrivés font les frais, ces bizutages qui, d’un clic de téléphone portable, s’étalent sur la Toile rendant l’humiliation publique.
Mais que l’on ne s’y trompe pas « Sous emprises » est un thriller implacable : angoisse diffuse tout au long du récit, intrigue parfaitement ficelée, tension constante qui monte crescendo jusqu’à la toute dernière page.