Fan de Grégoire Delacourt, lorsque sur son blog je vois qu’il encense « La prétendue innocence des fleurs », je me dis pourquoi pas… Et croyez-moi, j’ai bien fait d’écouter ses conseils, car oui, ce livre est enivrant et ne ressemble à aucun autre. Une vraie découverte. Sur fond d’intrigue policière (Marc, jeune juge d’instruction se confronte à Richard Albuquerque personnage aussi charismatique que sulfureux), c’est une belle histoire délicate qui se dessine côté sentiments: un mystérieux bouquet de fleurs va rouvrir une brèche vers un passé que Marc croyait enfoui, et le mener vers un incroyable secret… Secret qui va tout bouleverser dans sa vie puisque qu’il va découvrir que tout ce qu’il avait sous les yeux depuis des années n’était pas ce qu’il croyait… (Je n’en dirai pas plus pour préserver le suspens.) Côté suspens, justement, il est savamment entretenu, le dosage est juste excellent, chaque fin de chapitre donne une envie folle de tourner les pages, le récit est tendu… Tendu, mais paradoxalement ce roman prend aussi le temps d’une certaine douceur, avec des références culturelles passionnantes (musique, psychologie, et bien sûr « Sélam », le langage des fleurs) qui ne sont jamais plaquées sur le récit, mais qui au contraire, peu à peu, éclairent l’intrigue avec beaucoup de pertinence… Comme autant de filtres qui invitent à regarder le monde d’une manière un peu différente… Car sous couvert de thriller palpitant, ce roman propose l’air de rien une réflexion originale sur des thème qui nous touchent tous comme la question de l’impossible pardon. C’est un dosage très subtil qui crée l’esprit si particulier de ce roman. La lecture est agréable, car c’est une histoire prenante, l’ambiance est très évocatrice, le style est imagé, si bien que les scènes se déroulent sous nos yeux comme dans un film et on se laisse emporter… En substance: un premier roman que j’ai adoré! De toute évidence un style est né. Le second roman est semble-t-il en cours d’écriture, je l’attends avec impatience!