Après nous avoir embarqué dans le 9-3 sur les traces de son équipe de choc dans « Surtensions », immergé dans la jungle de Calais avec « Entre deux mondes », le voilà qui change à nouveau d’univers dans « Surface ». L’affaire démarre fort : Noémie Chastain, capitaine de police à Paris, est blessée alors qu’elle tentait d’arrêter un dealer. En un coup de feu, sa vie explose. Elle échappe de justesse à la mort mais se retrouve complètement défigurée. Son fiancé, amoureux mais pas téméraire, la quitte. Ses collègues tentent de faire comme s’il ne s’était rien passé, et sa hiérarchie décide de l’éloigner. Dorénavant, son visage cabossé incarne la peur, le danger de ce métier. Elle pourrait saper le moral des troupes.
A peine sortie de l’hôpital, elle qui pensait recevoir une médaille, se voit exilée à Decazeville, dans l’Aveyron, pour fermer un poste de police dont le taux d’activité était quasi inexistant… jusqu’à ce que le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt réapparaisse. En creuseant dans le passé du village, Noémie découvre que ce sont trois gosses dont les parents n’ont plus jamais eu de nouvelles. Cette héroïne résiliente, rebelle, libre, met toute son énergie non seulement à se reconstruire, mais aussi à résoudre ce mystère. Olivier Norek, lui, ne se contente pas de surfer sur son succès, mais explore d’autres pistes. Celle-ci pourrait bien le conduire plus loin qu’il ne l’imaginait et Noémie devenir un personnage récurrent.
Pascale Frey
« Surface » d’Olivier Norek (Michel Lafon, 419 p.)