Livre après livre, Anita Diamant met en scène des femmes fortes, des héroïnes qui luttent pour s’affirmer dans des univers masculins ou, simplement, pour s’émanciper. « La fille de Jacob » (ou « La Tente Rouge », ressorti par Charleston en janvier 2016) avait pour cadre la vie d’une femme au temps de la bible.
Avec « Boston Girl », l’ambiance -qui n’est pas sans rappeler « De l’eau pour les éléphants »- est plus contemporaine. Romanesque, féministe, joliment troussée, cette fille de Boston, c’est Addie Baum, née en 1900 de parents immigrés polonais.
De 1917 à 1985, Anita Diamant s’attache à décrire ce que furent les conditions de vie d’Addie. Itinéraire entrecoupé de tragédies, de révolutions intérieures, de combats personnels (notamment vis-à-vis de la mère, qui ne s’intégrera jamais véritablement dans la société américaine).
Addie, grand-mère en 1985, raconte à sa petite fille ce que fut sa vie, celle de ses sœurs aimées, incomprise (pour l’une d’elle), malchanceuse (pour la seconde). Elle se souvient de ce que fut « aime » et « être aimée » après guerre (la première), s’attristant des incompréhensions passées avec l’un de ses soupirants, revivant avec fougue sa grande histoire d’amour, avec le grand-père d’Ava, sa petite-fille.
Anita Diamant nous régale d’anecdotes et de termes yiddish, de recettes de cuisine évoquées entre mère et filles, de luttes pour l’émancipation de ces femmes du siècle dernier, s’affranchissant, entre rires et larmes, des tutelles parentales ou culturelles.