Dans les années 50, Estella apprend qu’elle est enceinte. Décidant de l’annoncer de suite à son mari James, avocat, elle va à son cabinet et découvre avec stupeur qu’il l’a vendu. A la recherche de son mari, elle tombe sur une scène qui la choque au plus haut point : son mari sort d’un hôtel avec la cousine d’Estella et l’embrasse. L’univers de cette dernière s’écroule.James lui apprend qu’ils sont ruinés et que pour conserver son style de vie il a décidé de divorcer et d’épouser Davinia. Estelle, bouleversée, s’installe chez sa tante Flo qui lui apprend alors un secret de famille. Afin de panser ses blessures, elle décide de partir pour l’Australie pour occuper le poste de vétérinaire à Kangaroo Crossing laissé vacant suite au décès du précédent.
La jeune femme arrive sur le lieu de sa nouvelle vie et ses illusions s’écroulent alors : la ville est en fait un hameau de 13 âmes, dans le bush désertique et coupé du monde, où il faut acheter de l’eau pour en avoir, et la maison où elle s’installe est un taudis. Elle va devoir s’adapter et aussi réussir à s’imposer en tant que vétérinaire et femme. Son arrivée à Kangaroo Crossing ne va pas seulement la révéler à elle-même mais va aussi réveiller le hameau et ses habitants. Elle va apprendre à vivre dans les privations et la chaleur mais va aussi connaître la solidarité.
L’auteure nous entraîne dans un lieu à la fois désertique et coloré où la vie est difficile. Les descriptions sont bien étoffées à tel point que j’ai encore le ciel comme un tableau de milliers d’étoiles dans ma mémoire et le goût de la poussière rouge dans la bouche. Nous faisons même une incursion dans le mode de vie aborigène pour mon plus grand plaisir et les relations blancs-aborigènes sont traitées sur le mode du respect des croyances des uns et des autres.J’ai aimé l’écriture de l’auteure qui me rappelle Sarah Lark et Tamara McKinley (dont je vous recommande les romans) car elle nous emmène dans un lieu encore presque vierge de présence humaine.
J’ai beaucoup aimé le personnage d’Estella. Cette jeune femme décide de prendre sa vie en main sans se laisser abattre et fait preuve de beaucoup de courage. C’est une femme que j’ai trouvé plutôt moderne car elle divorce et part seule à l’autre bout du monde pour exercer son métier de vétérinaire. Et il ne faut pas oublier que nous sommes en 1954, au sortir de la seconde guerre mondiale.Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Hommes et femmes sont des personnages hauts en couleur, et ils ont chacun leurs secrets et leurs propres démons à combattre.
Le rythme alternant entre rebondissements, tracas et accalmie voire silence m’a tout à fait convenu.Le poids des secrets, la solidarité et la dureté de la vie fait de ce roman une belle histoire qui ne verse pas dans le sentimentalisme. Ne vous attendez pas à un roman d’amour : Etoiles dans le ciel du sud est avant tout un roman de vie.