Transportons nous en Angleterre au milieu du 14ème siècle sur les traces d’Alison de sa petite enfance jusqu’à son décès en 1415.
Quand la petite fille arrive au monde, elle est la dernière après 17 grossesses qui ont vidé sa mère de toute énergie vitale. C’est la grand-mère BANMAMAN qui prendra soin de la petite, cette dernière mettra des années avant de comprendre que la femme assise sur sa chaise toute la journée, sans même prononcer une parole, est en fait sa mère.
Alison grandira entre une soeur aînée qui la déteste et son frère Ben dont on dirait aujourd’hui qu’il souffre d’autisme. Son père est négociant en laine et en drap, ses affaires le mènent régulièrement en Europe. Conscient que son fils Ben ne pourra jamais lui succéder, il décide d’élever Alison comme un garçon et lui fait donner de l’instruction, n’hésitant pas à l’habiller en garçon pour qu’elle puisse aller à l’école quelque temps.
Alison vivra aussi pendant une année à Gand, à l’âge de 9 ans, dans la famille d’un négociant associé de son père où elle apprendra le tissage.
Mais la peste sévit en Europe, débarque en Angleterre et la famille d’Alison est menacée de la ruine. Le père ne trouvera pas d’autre solution que de donner la main d’Alison, alors âgée de 12 ans, avec un vieil homme dont la fortune va leur permettre de survivre.
Vous l’aurez compris, Alison n’a pas une enfance particulièrement choyée mais elle n’est pas malheureuse non plus. Elle a surtout une grande force de caractère, un appétit de vivre qu’elle gardera jusqu’à son dernier souffle.
C’est une femme particulièrement moderne, libre malgré 7 mariages mais n’oublions pas que nous sommes au Moyen-Age et que le poids de la morale religieuse est très fort. Ayant commis de « nombreux péchés », Alison effectuera tout au long de sa vie des pélerinages afin de sauver son âme des feux de l’enfer.
J’ai particulièrement aimé le personnage d’Alison, inspiré à l’auteure d’une des toutes premières grandes oeuvres de la littérature anglaise (Les contes de Canterburry).
La suivre dans ses évolutions, ses épreuves tout au long de sa vie de femme, ses joies aussi était un régal de lecture. Les dernières pages sur sa fin de vie m’a fait penser à la chanson de Louis Chedid « Ainsi soit-il ».
Je vous invite à découvrir ce roman au plus vite.