Parce que le monde réel est parfois agressif et angoissant, parce que parler avec quelqu’un qui écoute et comprend toujours est un bonheur, parce que l’imagination est sans limite et pleine d’espoir, parce qu’à deux on est plus fort, Max a inventé Budo.
Max est un petit garçon autiste et Budo est son ami imaginaire depuis cinq ans. Ce dernier compte beaucoup pour Max. Toujours à ses côtés – même à l’école –, il l’aide, le protège et le rassure. Le garçon lui a donné l’apparence d’un adolescent bienveillant et intelligent dôté d’un pouvoir particulier, celui de traverser les portes closes.
L’auteur a eu la judicieuse idée de confier la parole à Budo. On découvre ainsi l’univers de Max grâce au regard franc et lucide de Budo : ses parents souvent en désaccord quant à l’attitude à adopter, sa gentille maîtresse Madame Gosk, l’étrange auxiliaire de vie Madame Patterson, le violent Tommy qui le harcèle , son isolement, ses crises, sa passion pour les Légo, sa relation avec les autres en général.
Budo parle aussi de sa propre existence – ou de sa non existence –, de sa condition d’ami imaginaire, de sa peur de disparaître pour toujours lorsque Max ne croira plus en lui.
Mais un jour, Budo assiste à l’enlèvement de Max. Il connaît le kidnappeur mais ne peut rien faire ; il n’est qu’un ami imaginaire. Personne n’a la capacité de le voir ni de l’entendre, hormis Max.
La stupéfaction passée, Budo s’arme de tout son courage et part à la recherche de son ami. L’intrigue prend alors une nouvelle tournure, le rythme s’accélère, les aventures se succèdent et le suspense s’intensifie.
Un roman malin, émouvant mais non dépourvu d’humour qui évoque plusieurs thèmes ; le pouvoir immense de l’imagination sur le réel, la vie d’un petit garçon pas comme les autres, les réactions et les comportements des gens face à l’autisme, le dépassement de soi, des réflexions sur la solidarité, l’amitié, la mort, la croyance. On s’attache forcément à Budo, Max et aux personnages secondaires joliment croqués.