Soledad atteint les rives de la soixantaine, chose difficile à accepter pour elle qui est une femme active, aimante et ne vivant que pour son travail.
Côté vie professionnelle, elle met en place une exposition sur les écrivains maudits. Les fils de ces auteurs s’entrelacent avec la vie de Soledad.
Côté vie privée, elle avait un amant, plus jeune qu’elle, qui l’a larguée parce que sa femme attend un heureux évènement, ce à quoi Soledad s’est toujours refusé. Elle achète les services d’un escort pour aller à l’opéra et rendre son ancien amant jaloux.
Soledad aime l’amour charnel pour la jouissance que cela lui procure et, surtout, la jouissance de se sentir vivante dans le désir de l’autre. Elle aime les hommes jeunes ne pouvant voir dans le partenaire la flétrissure de l’âge qu’elle se refuse tout en les scrutant sur elle dans son miroir
La chair est un roman sur l’amour charnel, la peur du vieillissement, de ne plus être au cœur de la vie, de la solitude, du travail, de la mort -Soledad est hypocondriaque- et, surtout, la peur du vide, du néant qui ramènent au passé. Mais Soledad, sera toujours Soledad, paradoxale à la fois mûre, égocentrique, passionnée, triste, incontrôlable. C’est là son plus grand charme.
Je n’en dirai pas plus à la demande express de l’auteur. J’ai moins apprécié le côté mystère qui ne m’a pas convaincue.
L’écriture de Rosa Montero , traduit par Myriam Chirousse, est tour-à-tour ensorceleuse, espiègle, tragique, lorsqu’elle parle de Soledad.
Je viens de redécouvrir un auteur qui ne m’avait pas emballée avec « Le roi transparent ». Je pense que je remonterai avec plaisir le cours de son œuvre.