La nuit des lucioles
Julia Glass

Editions des Deux Terres
avril 2015
576 p.  23 €
 
 
 
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En quête du père

Universitaire, Kit a perdu son emploi d’enseignant, n’étant pas titulaire. D’autres lui ont été proposés mais tous sont trop éloignés de son foyer. Un foyer qu’il chérit. Sandra, sa femme a quant à elle un travail de pépiniériste qui lui plaît énormément. Et leurs enfants, des jumeaux, un garçon et une fille âgés de neuf ans ont une vie paisible ici, dans le Vermont, avec leurs amis et leurs occupations… Alors, Kit passe ses journées à la maison à errer d’une pièce à l’autre, à ressasser, à s’ennuyer, à déprimer.
Voyant son mari devenir l’ombre de lui-même, elle lui conseille d’utiliser cette parenthèse dans son existence à bon escient, en partant à la quête de son père. Kit n’est jamais parvenu à lever le voile sur ses origines paternelles, envoyé sur les roses à chaque fois qu’il aborde le sujet avec Daphné, sa mère. Un sujet apparement sensible pour elle. Elle a eu Kit très jeune, et l’a élevé avec Jasper qui devint son beau-père. Puis, elle se sépare de ce dernier, qui disparaît alors de la vie de Kit.
La proposition de Sandra fait son chemin dans la tête de Kit et le voilà parti sur les routes. Destination l’Oregon à la rencontre de Jasper. Lui qui a vécu à ses côtés durant sa petite enfance devrait connaître certaines choses sur son identité…
Et le talent de conteuse de Julia Glass se met en marche ; on traverse plusieurs contrées aux atmosphères changeantes – de la ville à la montagne, en passant par la campagne et le bord de mer –, les personnages se succèdent avec leur propre histoire qu’elle insère parfaitement sur le « parcours » de Kit, on sent le plaisir qu’elle éprouve à « réintroduire » des personnages d’autres romans – comme Fenno le charismatique libraire New-Yorkais de Jour de juin – , outre la quête du père, elle évoque les relations familiales, maritales, filiales, le chômage, l’homosexualité, la vieillesse, la maladie, la musique, la rencontre amoureuse, la cohabitation de plusieurs générations, la nature, les souvenirs d’enfance… et entremêle les dialogues percutants, les flash-back, les descriptions de paysages, les instants du quotidien, l’intime, l’évolution de la société…
Comme d’habitude, j’ai passé un très agréable moment de lecture en compagnie des personnages inventés par Julia Glass.
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