Un père drogué qui fuit une bande armée pour retrouver son petit garçon… Une jeune femme qui braque des boutiques minables pour effacer son enfance cabossée… Une petite frappe qui veut sauver son pitbull meurtri dans un combat clandestin inégal… Un homme de main sans scrupules qui voit un rival maladroit empiéter sur son territoire… Des invisibles, des perdants, de ceux dont l’existence n’a jamais approché la beauté ni la douceur dans une Amérique sans rêve. De ces quinze vies étriquées, asphyxiées, Jordan Harper a extrait des bijoux de fictions courtes. Un chapelet de nouvelles incandescentes, brûlant d’une vitalité désespérée, qu’il a souvent situées dans les monts Ozarks, la région déshéritée où il est né, aux confins du Middle West.
Ecrites sur une période de sept ou huit ans, entre deux épisodes de séries télé (« Le Mentaliste », « Gotham »), elles dessinent un talent rare de conteur. Chacune a la puissance, la densité, l’intensité d’un roman. L’ensemble, sorte de charade de bonnes ou mauvaises fortunes, de fuites en avant et de choix forcés, compose un recueil à coupe le souffle. Après s’être d’abord auto-publié sur Amazon, l’auteur a eu le bonheur de trouver un agent aux Etats-Unis, puis un éditeur. Et le voici qui franchit les frontières. On attend maintenant son premier roman, l’histoire d’un détenu qui kidnappe sa fille à sa sortie de prison et s’enfuit avec elle, traqué par un gang de suprémacistes blancs. Un synopsis prometteur.