Le Goût sucré des souvenirs
Beate Teresa Hanika

Les escales éditions
février 2018
272 p.  19,90 €
ebook avec DRM 15,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Contrairement à ce que son titre pourrait faire croire, ce roman ne nous raconte pas une histoire pleine de douceur.

L’intrigue se déroule à Vienne (Autriche) : Elisabetta Shapiro vit seule dans la maison qui fut celle de son enfance. Adolescente elle a échappé de peu à la déportation. Elle est la seule survivante de toute sa famille.

Elisabetta, aujourd’hui une vieille femme, n’est plus entourée que des fantômes de ses deux soeurs avec qui elle converse.

La vieille dame conserve dans sa cave plusieurs dizaines de pots de confiture d’abricot, tous datés et qui lui rappellent de bons ou mauvais souvenirs.

Elle loue une chambre à l’étage à une jeune allemande, Pola, qui étudie la danse.

L’entente entre les deux femmes est difficile. Mais peu à peu, au pied de l’abricotier planté par le père d’Elisabetta, elles vont se rapprocher nous permettant ainsi de découvrir ce qui peut les lier.

Dans le même temps, l’auteure aborde le sujet délicat des remontées des extrêmes droites avec deux thèmes forts : l’antisémitisme et l’homophobie.

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coup de coeur

Coup de coeur.

Il est peu de dire que j’ai aimé ce roman, en fait c’est un coup de cœur que j’ai éprouvé.

Dès les premières pages, nous découvrons Elisabetta sous un abricotier, en grande conversation avec Judith et Rahel, les fantômes de ses sœurs disparues à Aushwitz.
Elisabetta, aime les fruits de ces arbres qui ont accompagnés son enfance. Elle connaît par cœur, leur odeur, leur texture et cette couleur si particulière, tirant sur le rouge. Elle continue à les cueillir et à en faire des confitures dont les bocaux rejoindront ceux qui datent du temps de son enfance lorsque la famille était heureuse.
Pour se souvenir, elle ouvre un bocal et tout revient à sa mémoire, son père médecin, sa mère chanteuse d’opéra et ses sœurs plus âgées que l’enfant jalousait pour leur beauté. Une famille emmenée sous ses yeux par la Gestapo.

Aujourd’hui, dans la maison délabrée, la vieille dame héberge une jeune allemande Pola, danseuse dans le corps de ballet de la ville.
Une relation étrange se noue entre ses deux femmes. Chacune en proie à des souvenirs douloureux.

J’ai aimé le lien si particulier, fort et fragile à la fois qui uni ses deux femmes.
L’auteur a l’art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.
Même si j’ai parfois regretté un certain manque de fluidité dans la narration m’obligeant à revenir en arrière, j’ai apprécié une écriture élégante et addictive.
A découvrir absolument.

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