Le Musée de l’Innocence est un livre magnifique par l’écrivain turc Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature 2006.
C’est un grand roman nostalgique sur l’amour, le désir, les rêves enfuis qui rappelle des thèmes chers à Nabokov, presqu’une version plus moderne et orientale de « Ada, ou l’ardeur ».
Kemal, doit épouser Sibel, issue d’une famille bourgeoise d’Istanbul. Mais il tombe fou amoureux de Füsun, une cousine éloignée, qui finit par lui céder. Dans ce triangle amoureux, son amour devient obsédant, possessif, même quand Füsun finit par épouser un garçon un peu niais, Feridun.
L’ambiance d’Istanbul au tournant des années 1970 et 80 est très bien rendue, avec le poids des traditions, de l’appareil d’Etat à la main des militaires. Mais le principal intérêt réside dans la description de ces vies banales, emportées par la passion.
Le tourment des sentiments, de l’indécision, de la crainte de transgresser les règles, est admirablement rendu dans une écriture fluide et sensible.