Ce roman de 150 pages est un concentré de tendresse. Une histoire de vie, une histoire de femmes ou la gente masculine est quasi absente, reléguée dans un rôle subalterne. Au centre de l’histoire, Agustina, adolescente de 14 ans, handicapée, ayant les jambes atrophiées. La jeune fille poursuit une relation épistolaire avec sa mère, au travers d’un échange de courrier. Elles sont si différentes, l’une parcourt inlassablement le monde à la découverte d’oiseaux migrateurs et elle, immobile en Islande se déplaçant avec difficulté. Mais elle conçoit des rêves et notamment celui d’escalader un jour la montagne voisine, pour surmonter ses propres obstacles. Soutenue dans ses rêves par la vieille Nina, véritable matriarche, excellente cuisinière préparant boudins et confitures à la rhubarbe, essayant toujours de compenser le manque maternel. L’auteur nous décrit l’Islande des années 70, celle de la solidarité et de l’entraide entre les habitants malgré la rudesse des lieux, du froid et des tempêtes de neige. Un roman pétillant, rempli d’humour et un brin nostalgique. C’est une belle histoire.
