C’est avant tout la couverture qui m’a poussée à lire ce livre. J’ignorais absolument tout de l’auteure. Je n’avais jamais entendu parler ni vu aucune de ses peintures.
J’ai donc entrepris cette lecture sans attente particulière, ouverte à toutes les découvertes.
Dans 23 lettres adressées à son ami Germán Arciniegas, ministre de l’éducation en Colombie, Emma Reyes raconte son enfance malmenée.
Nées de père inconnu, abandonnées par leur mère, Emma et sa grande sœur Helena sont ballotées d’un lieu à un autre, d’une famille à une autre.
Leur premier foyer sera celui de mademoiselle Maria, une mystérieuse jeune femme qui les accueille dès leurs plus jeunes âges, mais les violences qu’elle impose aux fillettes les obligent à trouver refuge dans un four désaffecté, ne devant leur nourriture qu’à la pitié d’un voisin.
Lasse de ce fardeau, Mademoiselle Maria laisse les enfants sur un quai de gare avant de prendre le train.
Les deux fillettes sont recueillies dans un couvent de religieuses et pour Emma, c’est la découverte du dessin par le biais de l’atelier de broderie tenu par les nonnes. On découvre alors avec la petite Emma les stupéfiantes superstitions d’un catholicisme mal compris fait d’intolérance et de brimades. Les bonnes sœurs punissent le pipi au lit de raclées mémorables persuadées d’agir pour le bien des enfants.
J’ai suivi la petite Emma dans sa lente évolution vers la maturité avec attendrissement.
L’écriture brutale, précise et sans fioriture donne l’idée du traumatisme subi et de la force nécessaire qu’il a fallu à l’auteure pour se construire et trouver l’apaisement dans la peinture et le dessin.
Merci à NetGalley et aux Editions Fayard-Pauvert qui m’ont permis de lire un texte bouleversant et de découvrir par une recherche plus approfondie, quelques peintures de l’auteure.