Pêche
Emma Glass

FLAMMARION
litterature etrangere
août 2018
128 p.  14 €
ebook avec DRM 6,49 €
 
 
 
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coup de coeur nuit blanche

Un ovni littéraire

C’est un premier roman que j’ai eu la chance de découvrir en avant première grâce aux éditions Flammarion et Babelio que je remercie vivement.

Une claque… Quelle écriture, un style particulier. Ça passe ou ça casse je pense. J’étais sous le charme dès les premières lignes.

D’emblée, c’est l’écriture très particulière, poétique, rythmique qui m’a emmenée.

Il s’est passé quelque chose de grave. Pêche nous le raconte à la première personne. C’est très fort. Elle nous emmène dans un monde imaginaire où les personnes portent des noms étranges, de couleur, d’objet. Vert, son amoureux, la soutient.

Quelque chose s’est passé… du sang coule entre ses jambes. Elle est rentrée discrètement chez elle et affronte seule l’horreur. On le ressent avec elle, ce mal, ce viol qu’elle a subi.

Mais pas question d’en parler.

A la maison, ses parents amoureux, trop occupés à s’aimer et bébé ne voient rien. Pêche préfère s’effacer pour faire triompher la joie et la vie.

C’est un conte cruel, dur, grave, terrifiant, glauque, angoissant. C’est noir, très noir, très cru.
Pêche nous parle du mal, de son traumatisme mais en même temps cela se veut positif, joyeux car elle veut renaître, se surpasser, vaincre son dégoût, son corps qui change, meurtri. Elle veut vivre surtout et retrouver la joie d’avant. Elle trouvera la force.

Cela risque de ne pas plaire à tout le monde, de diviser mais que la langue est magnifique, bravo à la traduction. C’est un petit OVNI littéraire qui m’a vraiment conquise. Une écriture magnifique, travaillée, les mots sont choisis, assemblés créant un rythme et une musicalité. Un remarquable travail littéraire et un style bien particulier.

Un langage scintillant et un récit qui m’a émue et bouleversée.

Un coup de ♥ pour le style. A découvrir.

Les jolies phrases

J’ai envie de parler. De lui dire des choses. De lui parler. De lui dire ce qui s’est passé hier soir quand je suis rentrée chez moi à pied. J’ai envie de dire des choses mais je ne sais pas comment ordonner les mots. Les phrases dérapent dans ma tête. Salade de mots. Salade de cervelle. Salade de pensées. Salade sémantique. Salade de semence. Ma cervelle en salade. Va, Vert. Vibre et vole.

Je ressens le choc aussi, mais plus le silence. Je crois que je suis sous le choc depuis que c’est arrivé. Je crois que c’est le début de la fin de cette horrible période. Je déglutis. Je me dis, Faisons comme s’il ne s’était rien passé. Je ne veux pas être une victime. Une de ces victimes. Oh, il m’est arrivé cette horrible chose quand j’étais jeune. Il m’a volé une part de moi (dit d’une voix brisée, haletante)… une part de mon âme. Je me crispe devant ce cliché. Je suis quelqu’un de fort, de solide.

J’ai envie d’une douche et de montrer à l’extérieur combien je me sens neuve à l’intérieur.

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