Trois narratrices dans ce roman choral qui oscille entre trois périodes. Nous sommes à Singapour, il fait chaud, très chaud. Szu nous parle depuis 2003.
« J’ai seize ans et demi et je commence à comprendre que parfois la vie se déroule ainsi : vite, sans compensations. On croit qu’on a des décennies devant nous et tout à coup on n’a plus le temps. »
Sa mère, Amisa, se raconte de 1968 à 2003 et enfin Circé, la copine de Szu, est en 2020. Le temps a passé, Szu et Cirsé sont adultes et ont chacune leur vie, pourtant cette année 2003 reste marquée en chacune…
Trois parcours de femme pour ce premier roman qui sort du lot. Doté d’une puissante atmosphère il est déstabilisant car à la fois profondément exotique et pourtant très familier. Des femmes ordinaires mais pas simples, des vies qui se cherchent ou s’achèvent, le doigt posé avec précision sur ce passage terrible de l’adolescence, ce point de bascule où ça peut réellement chavirer, ou n’être qu’une fragilité hormonale passagère. Un roman fascinant qu’on ne peut pas lâcher, servi par une très belle traduction.