Ah, Marina Lewycka. Elle a le don de me faire glousser tout au long de mes lectures de ses romans, et même si celui-ci connait un petit flou et quelques longueurs, il ne déroge pas à la règle. En mettant en scène un Londres cosmopolite plongé dans le monde des Madness avec leur tube nostalgique « My House » – celui de la classe ouvrière -, et en brassant des thèmes aussi variés que la corruption au Kenya ou le désir de domination russe, elle parvient à nous faire nous sentir partie prenante d’un tout. L’un des personnages principaux, le pas très cool Berthold, a connu l’illumination lors d’une représentation scolaire du Marchand de Venise et, devenu acteur, ne cesse de citer Shakespeare. Cela ne l’aidera en rien à arnaquer correctement les services du logement ou à se faufiler dans les méandres de l’assurance chômage avec ses incroyables contrats à zéro heures. Reflet d’une société contemporaine déboussolée, l’univers de Marina Lewycka illustre cette maxime brodée au point de croix au mur de feue Gladys-la-grande-gueule : « La camaraderie, c’est la vie. ».