Le septième roman de cet écrivain à succès est court, cru, violent, percutant. Il fait s’alterner les voix de trois personnages que tout oppose a priori, des personnages au caractère caricatural renforcé par leurs différences de phrasé, de vocabulaire. Ils existent pourtant, ces personnages, la nature est pleine de caricatures ; la littérature cependant a ce pouvoir, sinon ce devoir, de se détacher de la réalité pour mieux nous y ramener.
Cyril Massarotto décrit sans tenter d’expliquer et c’est tout à son honneur. Son roman est tristement fascinant et se dévore. On n’aurait pas détesté toutefois qu’il délaisse l’oralité pour tendre davantage vers le romanesque. Son propos n’en aurait été que plus fort.