Après le très décevant « City on Fire » de Garth Risk Hallberg, je suis restée dans ma période « pavé » avec « Une tragédie américaine » de Théodore Dreiser. Et là… comment dire ? l’éblouissement de la rencontre avec un auteur. Allez je vous raconte vite fait de quoi il s’agit sur 920 pages : Fils d’évangélistes errants, Clyde Griffiths vit mal la mendicité dévote de ses parents. A 17 ans il trouve à se fait embaucher comme groom dans un hôtel de luxe où il est ébloui par la richesse des clients. Mêlé par insouciance à une sinistre affaire, il se réfugie dans la ville où son oncle paternel, contrairement à son père est le riche propriétaire d’une usine. Il réussit à se faire embaucher par lui au bas de l’échelle et à force d’acharnement devient contremaitre. En même temps il séduit une jeune ouvrière Roberte Alden qui en tombe très amoureuse. Vaniteux faible, envieux Clyde rencontre lors d’une soirée chez son oncle une riche héritière Sondra qui s’éprend follement de lui. Il en tombe amoureux et voit surtout l’opportunité par le mariage de sortir de son milieu social. Clyde apprend alors que Roberte Alden est enceinte de lui. Après avoir essayé de la faire avorter sans succès, il décide de se débarrasser d’elle pour de bon pour se marier avec Sondra. Je ne vous en dirai pas plus. Ce livre est un splendide roman social et policier qui va vous happer dès son premier chapitre pour ne plus vous lâcher. C’est magnifiquement écrit ET traduit : La condition ouvrière dans les années 50 aux états-unis, le déterminisme social, le puritanisme légendaire, le fonctionnement de la justice américaine, la force de la religion. Tout y est parfaitement décrit et analysé. Quelle découverte ! il me reste à voir « une place au soleil » de Georges Stevens avec Montgomery Clift et Liz Taylor pour compléter cette expérience. Ne laissez pas passer ce chef d’oeuvre de presque 1000 pages, embarquez et dégustez !
