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Double !
Andrew J.Rush, 53 ans, est fier de lui : écrivain reconnu et adulé, on peut dire qu’il est heureux ! Auprès de sa femme Irina, il mène une petite vie tranquille dans sa belle maison du New Jersey où il peut écrire ses « romans à énigmes et à suspense, pimentés d’une touche de macabre qui se vendent bien » en admirant un paysage absolument magnifique. Rien de choquant dans ses romans, non, ce n’est pas son genre. « Jamais d’obscénité ni même de sexisme. » Des romans qui se terminent bien : les méchants sont punis comme il se doit. La moralité est sauve ! Il est d’ailleurs surnommé le « Stephen King du gentleman ». Retrouvez Lucia-lilas sur son blog Moins réussi que « Carthage », il mérite tout de même le détour
Le pitch du « Valet de pique » m’a tout de suite plu. Andrew J. Rush est un auteur à succès de romans policiers, il est régulièrement classé dans le classement des meilleurs livres. Il est par ailleurs un père et un mari aimant. Mais il a une deuxième vie. Il écrit sous un pseudonyme des polars, des romans noirs dans lesquels se mêlent violence et sexe. Personne ne connait l’identité de cet auteur, que cela soit le public, son éditeur ou sa famille. Il pousse la duplicité jusqu’à tenir deux comptabilités séparées pour que ses deux carrières ne se rencontrent jamais. Mais le jour où il est assigné au tribunal pour des faits de plagiat et de vol, tout dérape. Joyce Carol Oates nous livre souvent dans ses romans, une critique acerbe de l’Amérique. Dans ce roman, elle explore le mystère du travail d’écriture (le parallèle entre les difficultés éprouvées par Andrew J. Rush pour écrire ses romans et la facilité de l’écriture débridée du Valet de pique est particulièrement intéressant), et les limites d’un espace à soi sans contrainte sociale, familiale, ni professionnelle (lorsque cet espace personnel finit par prendre le dessus sur la vie « plus normale », rangée et connue de tous, ne finit-on pas par se perdre ?). Ce roman me semble moins réussi que « Carthage » qui livrait une analyse particulièrement intéressante de la fascination que peut avoir l’Amérique pour ses héros de guerre, mais il mérite le détour. |
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