Une belle découverte. Anne-Frédérique Rochat est auteur, comédienne Suisse. Elle nous livre ici son troisième roman.
Un roman touchant, émouvant qui nous est présenté à quatre voix.
Le 5 janvier 2010, Anaïs Bild fête ses trente-six ans. Elle est mariée à Paul et maman de deux filles : Maëlis l’aînée huit ans avec qui tout s’est toujours bien passé, Hilda quatre ans qui lui donne du fil à retordre depuis sa naissance.
Au matin de son anniversaire, cette femme qui pourrait tout avoir pour être heureuse, prend location d’une chambre chez Basile notre second protagoniste. Elle a besoin de recul, elle étouffe. Elle a des problèmes liés à la nourriture, elle ne parvient plus à manger du solide, encore moins avec une fourchette. C’est bizarre ces tocs alimentaires… Y aurait-il un lien avec le fait qu’elle n’a pas connu sa mère Gilda, morte d’une hémorragie à sa naissance ?
Chaque fois qu’elle veut en parler à Rémi, son père, il fuit le sujet et se fâche.
Elle s’installe donc chez Basile qui a lui perdu sa femme Brigitte en couche. Basile loue la chambre de sa fille de vingt-huit ans qui a quitté le nid récemment. Anaïs lui plait de suite, bizarre, ce point commun…. Basile n’a jamais refait sa vie depuis, il est attentionné voir passionné pour Anaïs qui ne le laisse pas du tout indifférent.
Maëlis a huit ans, elle est amoureuse d’ Eudes, un garçon de sa classe. Depuis le départ de sa maman elle a changé, mûri. Elle raconte la découverte de son corps, le sexe, les garçons, enfin pardon Eudes et sa notion d’amour et du mariage.
Lors d’une visite chez Anaïs, Basile apprend un secret de famille, et c’est cette quatrième voix qui nous le racontera.
Je ne veux en dire plus, un récit très fluide, dynamique; une écriture qui vous emporte. La vie n’est pas simple mais la souffrance permet d’avancer.
Un très beau récit plein de fraîcheur. J’ai vraiment passé un bon moment.
Un petit coup de coeur.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Quand je ne suis pas auprès d’elles, elles me manquent terriblement, je me sens inutile et vide. Mais lorsqu’elles sont là, je suis épuisée, débordée, et j’ai le sentiment de ne jamais être à la hauteur. A la hauteur de qui ? de quoi ? De leur bonheur.
Oui, c’est vrai après tout, avec les intimes on peut se permettre d’interminables silences sans pour autant être mal à l’aise, c’est le signe qu’on est bien, qu’on ne triche pas qu’on est là, qu’on est là.
Je pense à ma vie d’avant. Et je me dis que parfois il faudrait pouvoir revenir en arrière, recommencer le film à un moment donné. Après avoir repris des forces, ou s’être délesté d’un poids. Revenir en arrière, recommencer. Pour mieux comprendre, mieux profiter.
Si j’étais un mystère, je ne voudrais pas être un secret.
Trifouiller dans une vieille plaie est douloureux et il y a des risques d’infection.
De plus, j’ai souvent pensé que les non-dits étaient des tumeurs malignes qui faisaient leur travail destructeur en silence.
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