La rédaction l'a lu
Une vraie sagaElle a l’enthousiasme communicatif, secret de sa jeunesse éternelle peut-être. Alors qu’elle attaque allégrément l’année de ses quatre-vingts ans et semble en avoir quinze de moins, Macha Méril publie un roman non pas autobiographique, mais plutôt inspiré de ce qu’elle fut et de ce qu’elle est devenue, une jeune fille qui s’intègre dans son pays d’adoption, la France. Ses parents, lorsqu’ils ont dû quitter la Russie à la révolution, ont été obligés de tout laisser derrière eux. Libres, mais pauvres, ils n’ont eu de cesse de s’intégrer, de devenir français. Ce qui n’est pas le cas de cette famille de cosaques que l’on suit dans « Vania, Vassia et la fille de Vassia », débarqués en Corrèze, très nostalgiques de leur Russie natale, qui tentent de recréer une petite communauté vivant pour ainsi dire en autarcie. La guerre arrive, et c’est pour certains d’entre eux, le déchirement : faut-il se battre contre Hitler, ou au contraire s’engager à ses côtés parce qu’il serait le seul, pensent-ils, capable d’arrêter Staline ? Mais Macha Méril raconte aussi et surtout l’ascension de la jeune et séduisante Sonia, nourrie d’ambitions, remarquablement intelligente. Elle a la chance de croiser sur son chemin une famille fortunée qui la prend sous son aile et la poussera à faire des études : Sciences Po, l’ENA, elle se lance dans tout ce qui peut l’élever intellectuellement et socialement, avant de s’engager aux côtés de Pierre Mendès France. A travers cette destinée, c’est tout l’histoire de la France du 20e siècle, avec des incursions en Europe et aux Etats-Unis, que nous raconte Macha Méril d’une plume passionnée : la guerre, l’après-guerre, mai 68, l’élection de François Mitterrand, la chute du mur de Berlin. C’est ce que l’on appelle une saga. Qui pourrait bien devenir un film…
coup de coeur
« Vania, Vassia et la fille de Vassia » de Macha Méril |
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