Comment parler d’un tel livre sans l’amoindrir, sans l’affadir ?
J’ai eu entre mes mains une épopée burlesque, cocasse, ubuesque. Chaque page sa découverte langagière, chaque page son éclat de rire… Ce roman est un roman d’amour-aventures-politique. Oui chers amis, c’est comme à la Samaritaine (Paix à son âme !) on y trouve de tout et du bon, du superbe.
La trame est simple : Le Général Franquin est mandé par son père, sous les ordres de l’empereur d’aller au pays des Cyclopus mettre un peu d’ordre, enfin, leur ordre bien entendu, et faire cesser les petites guéguerres-révolutionnantes et, aussi, faire main-basse sur les ressources. Il part donc avec femme et maîtresse (Filasse de son surnom), accompagné d’hommes de main et, bien sûr, de félons. Tout devrait se dérouler selon les bons plans des « décideurs » ? Oui, mais voilà… les ennemis, les frères Cyclopus Cyclopus Hyn, Catt-bis et Fédor Yahspoutine, Cyclopus Hyn, Catt-bis et Fédor Yahspoutine et l’Armée Populaire de Libération ne sont peut-être pas les ennemis sanguinaires que les autres pensent.
De ce postulat tout simple, Yak Rivais réussit le tour de force d’avoir au minimum une trouvaille, une pépite à chaque page. Tous les personnages, toutes les situations sont prétextes à des réflexions quelques fois philosophiquement sérieuses mais qui ne se prennent, surtout pas, au sérieux.
Ça fornique à tout va, maîtresses, amants, même le jésuite est de la partie (c’est le cas de l’écrire !). Mais non ce n’est pas un livre licencieux. Yak Rivais fait crépiter les mots, les émancipent, joue avec et nous offre un feu d’artifice extraordinaire où les réparties fusent sans parcimonie, mais avec originalité et talent. Vocabulaire revisité, emploi hilarant du subjonctif et du passé simple, jeux de mots, approximation rigolote. Vous savez comme le marde d’Ubu.
Bref, un livre à lire. Satire avant tout, Yak Rivais se moque, avec beaucoup de plaisir, de l’armée, de l’église, des gouvernants et ce, sans aucune vergogne. Un livre salutaire.
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