Marie Causse a déjà publié un recueil de nouvelles en 2012 (« L’odeur de la ville mouillée », pas lu encore), mais il s’agit ici de son premier roman, une réussite ! En 140 courtes pages, elle nous convie à une enquête policière, ingénieuse (sans que le lecteur ait jamais les moyens de l’élucider seul réellement), actuelle, gentiment mordante, doucement déprimante, un peu pluvieuse mais pas grise pour autant. Un corps de jeune toxico retrouvé dans une poubelle, son dealer, le bar où on l’a vue pour la dernière fois, le bar où la police a ses habitudes, une commissaire divisionnaire qu’on appelle Monsieur, un dealer-indic plus paumé que futé et sa copine canon mais fort jalouse qui bosse au Macdo, on agite, on lance, et ce qui en ressort n’est pas du tout ce que l’on attendait. Le tout mené d’une plume sûre et nette, une réussite, quoi.
(Marie Causse sur Twitter, en 140 courts caractères : « – Et ton nouveau livre, c’est quoi ? » « – Un polar. » « – Et t’y envoie un peu ? Moi j’aime bien quand ça y envoie, un peu. » Charlot, 93 ans.)