Bon, que je le dise tout de suite : je ne connais personne aux Éditions du Rouergue, n’ai pas d’actions chez eux et ne cherche pas à m’y faire publier ! J’ose donc affirmer (et ce n’est pas la première fois que je le dis) que je ne suis JAMAIS déçue par leurs publications ! Et une fois de plus, je viens d’achever un roman magnifiquement écrit qui m’a totalement bouleversée.
Je vous préviens, mon petit résumé ne donnera pas grand-chose parce que l’écriture est tellement délicieuse qu’il faut lire ce roman pour en apprécier toute la beauté et toute la sensibilité !
Deux mots quand même: Jeanne aime Marie. Marie aime Jeanne. Elles sont jeunes et vivent ensemble à Paris dans un appartement prêté par la famille de Jeanne. Le père de Jeanne est notaire, sévère, et très très traditionnel dans sa façon de concevoir l’existence et les choses en général, si vous voyez ce que je veux dire… Il vit dans une somptueuse demeure périgourdine où Jeanne a passé toute son enfance et où elle n’a quasiment jamais remis les pieds depuis qu’elle a rencontré celle qu’elle aime, et surtout depuis qu’elle a refusé d’épouser un voisin bien né, un certain François-Henri. Or, un jour, elle reçoit une invitation d’Ernest, son petit frère : il se marie et Jeanne est invitée. Elle ira, évidemment, mais avec une petite idée derrière la tête…
En effet, Jeanne a un projet, magnifique et complètement fou : elle veut un enfant et elle profitera de cette noce pour tenter d’amadouer un des fils à papa invités à la grande cérémonie, dans le but de repartir… enceinte ! Et elle tient à ce que Marie soit présente ce soir-là : elle aura au moins une fois mis les pieds dans ce parc merveilleux et « fait la connaissance » – à distance, certes, mais quand même – du clan familial ! Pour Jeanne, c’est important. Afin de noyer le poisson, Marie sera accompagnée par leur pote Mano au grand coeur, un Mano tiré à quatre épingles pour l’occasion. Jeanne a tout organisé minutieusement, tout est parfaitement réglé à l’avance : les moindres gestes et les plus petits déplacements. Quant aux éventuelles prises de parole de Marie et de Mano, faut qu’ils oublient. Ils regarderont, de loin si possible, et repartiront tôt à l’hôtel. Jeanne croit dur comme fer que tous ces collets montés n’y verront que du feu et ciao l’équipe, on repart avec le mouflet gros comme une puce dans le ventre…
Inutile de vous dire que rien ne va se passer exactement comme prévu…
Bon, déjà, je me rends compte que le résumé des premières pages est très incomplet : je ne vous ai pas dit par exemple que… Bon, je me tais… Sur la famille de Marie, il y aurait mille histoires à raconter et cent mille à rêver… Je ne vous ai pas expliqué de quelle façon magnifique elles se sont rencontrées… Et je ne vous ai pas non plus parlé de la demeure familiale et surtout de son parc majestueux où Jeanne, enfant, aimait courir à en perdre le souffle et jouer jusqu’à pas d’heure, vous ne savez rien des bois de grands hêtres, du petit kiosque à musique, de la fontaine avec la Velléda. Non, je ne vous ai rien dit de tout ça car seuls les mots d’Isabel Ascencio peuvent rendre avec autant de beauté, de poésie et d’émotion la magie de tout cela. J’ai tout vu, tout senti, tout respiré… je me suis enivrée du parc, de la forêt, du verger et de la mer… C’était magnifique…
Et quelle émotion… Je n’ai pas les mots pour en parler…
Un roman tellement beau qu’on a envie de l’offrir au monde entier et surtout peut-être à quelques-uns pour tenter de leur faire comprendre que lutter contre l’amour, c’est inutile.
Tout simplement.
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