Dominique
Cookie Allez

BUCHET CHASTEL
litt francaise
janvier 2015
192 p.  15 €
 
 
 
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De l’influence du genre sur la personnalité

Puisque l’identité sexuelle peut n’être que provisoire, à quoi bon la révéler ? Les parents de Dominique ont décidé pour leur enfant d’un prénom épicène. Fille ou garçon, Dominique choisira. Mais il y a la rumeur, cette odieuse bavarde, qui court… Tandis que tout le monde se demande, comme la grand-mère anglaise, « C’est quoi le vrai sexe de cette bébé ? », et que tout le quartier rêve de déculotter Dominique, les parents s’entêtent à ne pas vouloir divulguer son sexe. Dominique est « un bébé de sexe inconnu ». Dominique est un ange, et un ange n’a pas de sexe. Pour tenir la ligne de conduite qu’ils se sont fixés, les parents devront se montrer créatifs (le pantalon, par exemple, est-il fondamentalement unisexe ? Il est des pays où les hommes portent la robe) – mais plus que la leur, c’est la créativité de Cookie Allez qui mérite d’être saluée. Car l’utopie résiste mal aux contraintes de la réalité, et Dominique grandit. A 4 ans arrive la lecture, et avec elle c’est le monde qui se déploie – avec l’envie pour chacun d’y faire sa place. A 7 ans, le secret commence à devenir une bombe à retardement… « Il faut se méfier des préjugés », écrit Cookie Allez à la première page de son roman, avant de descendre en flèche celui selon lequel il est impensable de tenir 272 pages sans révéler le sexe du héros en l’absence de pronom neutre dans la langue française, comme il en existe ailleurs, en anglais ou en suédois par exemple. Véritable exercice de style, Dominique regorge de trouvailles et d’humour. Après un ventre mou lorsque l’enfant est bébé, le suspense prend le pas sur les longueurs – et à mesure que l’enfant grandit, il devient insoutenable ! La fin donne tout son sens à cette fantaisie moins légère qu’il n’y paraît. Reste cette question : peut-on voir grandir un enfant sans que le genre n’influe sur sa personnalité ? Après tout, « les sexes sont égaux mais pas identiques. »
Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog 

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