Entrez dans la danse
Jean Teulé

Julliard
février 2018
160 p.  18,50 €
ebook avec DRM 6,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

C’est un fait divers oublié que Jean Teulé a déniché pour s’inspirer de ce nouveau roman.

Cela se passe à Strasbourg le 12 juillet 1518. Une épidémie de danse s’est emparée des habitants de la ville. Une danse folle, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort souvent. Hystérie collective ?

Quelle est la raison de ce mal ?

Le monde médical, politique et religieux essaient de comprendre.
Est-ce l’ergot de seigle, le démon ???

Quelqu’un sera-t-il capable d’éradiquer l’épidémie ?

Un peuple malmené par la famine, le froid, les épidémies de peste, choléra, syphilis, une armée turque à l’approche de la ville ….. voilà le contexte !

Enneline vient de jeter son bébé dans la rivière n’ayant plus de quoi le nourrir, elle est rongée par les remords mais est-ce pire que d’autres qui mangent leur enfant faute de mieux ?

Oh c’est noir, sordide mais avec un humour et un vocabulaire pas piqué des vers comme seul Jean Teulé en est capable.

J’avais peut-être trop d’attente, j’avais tant aimé « Le magasin des suicides », j’ai tout de même passé un bon moment.

Ma note : 7/10

Les jolies phrases

Alors pourquoi le clergé de Strasbourg devient-il si riche ? Si c’était un bienfait d’être autant dans l’opulence Jésus n’aurait pas choisi de vivre pauvrement.

Quand je pense qu’il y a quelques années Erasme avait écrit des Strasbourgeois : « La discipline des Romains, la sagesse des Athéniens, la sobriété des Spartiates. Putain, s’il revenait en ville il ferait une drôle de gueule au milieu des agités du cul.

Un pied d’organiste enfonce une pédale. Une stridence déclenche des secousses dans des épaules des paroissiens. Une mélodie s’installe. Les bassins de ceux venus à la messe ondulent. Et allons-y, le cantique. Oui, c’est un flash mob !…

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La folie au Moyen Age

Partant d’un fait historique, J.Teulé s’en donne à coeur joie dans chacun de ses romans ; c’est à sa verve truculente que l’on reconnaît son écriture.
Je retiens des précédentes lectures de cet auteur, « Le Montespan », qui pour moi est un morceau de bravoure, mais je n’ai pas retrouvé depuis le même bonheur de lecture.
Au XVIième siècle , à Strasbourg, des gens sont devenus fous et se sont mis à danser à en mourir . Cette danse tantôt macabre, tantôt bacchanale, n’était pas provoquée par l’ergot de seigle ou quelqu’autre empoisonnement, mais par la misère, la faim ; les nourrissons étaient dévorés.
En fil rouge de cette sanglante histoire, un jeune couple: le mari essaiera dans cette tragédie de rester humain et de continuer à aimer et aider son épouse infanticide.
Le clergé, les médecins, les édiles ne servent à rien sinon qu’à maudire, et eux aussi à ne pas savoir contenir leurs bas instincts. J.Teulé jubile à les dénoncer.
Tout est sale, grotesque, écoeurant, on ne sort pas le nez de la fange, et les pauvres hères ont beau danser sur le « dancefloor » pendant cette « rave party » géante, on ne peut esquisser qu’un pauvre sourire.

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