Un tiers roman du terroir, un tiers roman psychologique, un tiers polar !
Voilà un cocktail au dosage parfait.
Je l’ai savouré sans modération.
J’ai tout aimé dans ce roman ! L’écriture est particulièrement imagée et addictive, les paysages sont magnifiquement décrits faisant de la vallée de Chamonix un personnage à part entière.
Le roman commence lorsque Germaine est retrouvée morte, écrasée par un sapin. Son mari la dégage et la porte dans ses bras jusqu’à la ferme familiale.
C’est un drôle de couple que celui de Germaine et Joseph Tronchet, entre haine et amour.
Germaine est une femme froide, calculatrice, brutale, incapable d’aimer.
Joseph fait figure de benêt, sorte de cocu magnifique, il espère un geste, un sourire de sa femme, comme un chien attend une caresse. Bien souvent c’est au bistrot du coin qu’il trouve un peu de réconfort.
Antoine leur fils, est parti, à la ville où il a construit sa vie.
Seul Edmé, l’ami d’enfance d’Antoine est resté et aide le couple dans les travaux de la ferme en tentant d’échapper aux avances de plus en plus pressante de Germaine.
Vous l’aurez compris, l’atmosphère est chargée de gros nuages, comme ceux qui coiffent les montagnes avant l’orage.
L’auteur nous entraîne rapidement à nous demander si Germaine est vraiment morte par accident.
Les personnages dévoilent peu à peu ces parts d’humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d’incompréhension qu’ils cachent aux autres, et qui posent questions.
Gérard Glatt signe un roman surprenant et un peu désespéré qui m’a totalement conquise.