Foulques-Marie Béranger-Castex est un drôle d’oiseau. Ce premier roman de Véronique Boulais lui est consacré, sans que jamais on ne s’en fasse une idée précise. Inadapté à la vie telle que la majorité des gens la vivent, ça, c’est certain. Dormant le jour, se divertissant la nuit, rentier pendant longtemps nécessiteux, Foulques passe des dizaines d’années en analyse et convie rituellement ses amis au restaurant puis bientôt en voyage, lorsqu’un héritage le libère des contingences matérielles. La narratrice le rencontre au théâtre, un ami d’ami, devient lentement partie de son cercle de dîners. Un été les brouille, des années se passent. Elle redevient un élément de son cercle social… C’est son point de vue qui est décliné au long des pages, mais elle-même ne sait pas trop que penser de Foulques. D’elle on ne sait que des bribes, elle ne se décrit pas trop non plus sous un jour aimable, on se demande longtemps vers quoi on se dirige avant de comprendre que ce n’est pas ce qui importe. Roman d’atmosphère qui expose les dessous des amitiés, « Foulques » désarçonne par le manque de séduction. À l’instar du gentleman anglais que des amis tentent de lui faire rencontrer, je dois avouer que j’ai trouvé cette narratrice vénale et bien peu charitable, ne comprenant pas l’attrait exercé par ce Foulques que je n’ai jamais vraiment cerné (en dehors du fait qu’il paye les additions).