Gil est un jeune homme qui vit dans la grande banlieue parisienne. Son père est un postier d’origine portugaise, tous deux vivent seuls car la mère de Gil s’est enfoncée dans la maladie mentale, depuis quelques années elle est internée. C’est un garçon timide qui parle peu et toujours trop bas. Signe particulier : c’est un pianiste. Lorsque le roman débute, il intègre à dix-huit ans le Conservatoire national à Paris.
Cette nouvelle vie va le conduire à d’autres bouleversements imprévus. Au Conservatoire, un professeur s’aperçoit que Gil est peut-être encore plus doué pour le chant que pour le piano. Gil lui-même en avait d’ailleurs l’intuition, mais ne se l’était pas avoué. Après une longue hésitation, soutenu par ses professeurs, il va abandonner le piano pour le chant, et c’est une révélation.
Le lecteur assiste à l’apprentissage, aux efforts inimaginables, aux moments de désespoir et d’allégresse de Gil. Dans ce roman de formation, ou d’initiation, Célia Houdart place son héros devant une série d’épreuves, de choix, de renoncements ou d’opportunités. Gil va énormément travailler et pourra compter sur une série de rencontres, des professeurs surtout, des mentors qui vont l’aider et le guider. Célia Houdart nous conduit dans cette vie avec beaucoup de subtilité. Comme toujours dans ses livres, rien n’est jamais donné tout de suite, rien n’est souligné, car la romancière travaille en dentelière l’art de la suggestion. On va peu à peu découvrir, deviner, supposer la profondeur du personnage principal, grâce à un texte qui sonne comme un lent morceau musical, porteur de sensations et d’images fortes.
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