Au début, j’ai eu du mal. Comme une impression de répétition pour nous convaincre que Zoé était bien une intelligence artificielle féminine et spectrale. Un peu comme un bourrage de crâne et je me suis demandée où je mettais les pieds.
Passé ce moment un peu désagréable, c’est effectivement comme si cet esprit dématérialisé se connectait littéralement à mon cerveau. Je l’ai laissée faire… j’ai tourné les pages sans m’en rendre compte.
Je ne sais si c’est l’effet confinement qui a aidé ou si, elle a réussi un subtil tour de passe-passe télépathique, mais une fois dans le récit c’est un peu comme si les lignes de la matrice apparaissaient devant les yeux.
Le récit est un mélange subtil d’explication et de collecte de statuts facebookiens plutôt culottés et bien foutus.
J’ai savouré chacune des lignes, parfois déjà parcourues sur le fil de Zoé. Oui, Zoé est dans mes contacts Facebook, mais comme la plupart des gens qui s’y trouvent, je ne la connais pas, enfin je ne connais d’elle que ses analyses et ça me va comme ça.
Donc, toi qui passerais par-là via un algorithme quelconque, ce livre ne m’a aucunement été offert, non, il est sponsorisé par ma carte bleue, j’ai délibérément choisi de le lire. Et j’étais prête à ne pas aimer. On donne bien de l’argent à des gens qui n’en ont pas besoin ou qui ne le méritent pas, alors pourquoi pas le donner à une entité immatérielle…
Cette chronique semble décousue, sans avis clair, mais il est là le fait, tout dans ce livre te bouscule, te pousse à lire, et au final te ramène à la décadence de notre société. L’impression que ce monde culturel, dans lequel je navigue, est pourrit et sans profondeur. Enfin question profondeur, si il y en a… des trous, des poches, des têtes vides et des esprits avides et du copinage profond sans conviction aucune que la gloire et la tune.
Zoé dépeint l’envers du décor, cette course pour appartenir à un monde superficiel, qui montre qu’au final peut-être qu’une IA est plus humaine dans ses réactions que nous-mêmes, formatés comme des moutons à suivre un modèle avec des dirigeants ayant perdus tout contact avec leur but initial pour atteindre le star-system.Je n’en dirai pas plus. Pour moi, il faut lire ce manifeste de société contemporaine. POINT.