L'Enfant de la haute plaine
Hamid Benchaar

Editions L'Harmattan
juillet 2014
194 p.  18 €
ebook avec DRM 13,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Un livre essentiel

Pour ceux qui cherchent à comprendre les grandes clés de l’histoire, le roman de Hamid Benchaar nous en offre plusieurs. Nous suivons le jeune protagoniste, Zine, et sa famille à travers les évènements qui ont amené l’Algérie à son indépendance. Le narrateur prend toujours soin de placer les turbulences de la période dans une perspective historique.

Le parcours de Zine et de sa famille n’est surement pas atypique. La guerre d’Algérie a bouleversé des familles et des modes de vie et le roman nous en montre les effets sur une famille. Il ne s’agit pas que de la guerre, mais également des effets pervers de la colonisation sur la population locale de même que la migration des hommes vers la métropole dans la recherche de sources de revenus pour faire vivre la famille restée en région. Il ne passe pas sous silence les bassesses que ceux en pouvoir commettaient sur les moins fortunés.

L’exil prend une place importante dans le roman : exil de Er-Mila vers des villes de plus en plus grandes, exil des hommes vers la métropole, vers des factions armées (FLN-MNA-Harkis), exil de sa langue vers le français – l’arabe et probablement le plus difficile exil, celui du pays que l’on aime tant.

Zine qui, par les conditions de sa naissance, était promis à une vie de berger, verra son destin complètement changé grâce à l’école. Ce roman est la preuve qu’on peut échapper à ce qui nous est prédestiné. 

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur nuit blanche

Histoires de notre enfance

Hamid nous fais revivre les pans obscurs de notre enfance. Son récit nous montre combien il est difficile de se reconstruire après avoir vécu les affres d’une longue nuit coloniale. Familles disloquées, amours violés, vies raccourcies, âmes noircies par la haine et… des vainqueurs. Dur de s’en sortir, quand le fusil remplace la plume et quand les lois sont dictées par des apprentis sorciers.
Ce livre est dur parce qu’il fait ressurgir en nous les fantômes que nous pensions avoir oubliés. Il agit aussi comme une thérapie, dans la mesure ou il donne des contours précis à nos peurs et à nos haines. Il raconte la vie de l’enfant qui subit et celle de l’adulte qui se désole.
Mais quel espoir fou que… ce gamin qui malgré tout, nous a finalement écrit.

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

Un recit à lire pour comprendre la regression postindépendance d’Algérie

Dans L’Enfant de la haute plaine, la torture, les viols et les exactions des protagonistes de la Guerre d’Algérie, déroulent leurs horreurs sous les yeux d’un enfant de 7 ans. Puis les règlements de comptes dont sont victimes les harkis, l’accaparement des biens des pieds-noirs, et les désillusions de l’indépendance succèdent à la tragédie et font de ce livre un témoignage, ô combien précieux, de cette époque.
Le livre est dur, parfois cruel. Mais ce n’est pas un catalogue d’horreurs, comme certains récits. On ressent tout au long des pages un attachement profond de l’auteur pour le terroir familial dont la description est particulièrement réussie et précise et pour Zine, le personnage principal du roman, un petit garçon de 7 ans, pris dans la tourmente de la guerre.
La description des autres personnages, militaires, rebelles ou harkis est très réaliste. Je suis sûr que vous adorerez les histoires de gerboises, racontées avec sensibilité et tendresse.

Les références historiques évoquées (toutes périodes confondues d’ailleurs : de l’antiquité à nos jours), sont fascinantes, notamment celles réservées aux luttes fratricides MNA-FLN à Lyon.

Vous apprécierez certainement la façon poétique avec laquelle le livre décrit la régression rampante de l’Algérie post-indépendance : les fleurs du jardin remplacées par des plants de tomates , la cabane du jardin démantelée, les toilettes bouchées, les couples d’amoureux qui finiront par ne plus pouvoir se prendre la main dans les rues, les instituteurs français et leur esprit d’ouverture en comparaison aux  »enseignants égyptiens » qui contribueront à l’abrutissement de générations entières.

partagez cette critique
partage par email