Pour son premier roman, Paul-Henry Bizon, diplômé de la Sorbonne et qui s’intéresse particulièrement aux problèmes (urbains ou agricoles) de mutations des écosystèmes, n’a pas choisi un sujet facile.
En effet, « La Louve » traite de l’agroécologie, de permaculture, de coopératives paysannes, de la difficulté à concilier l’authentique avec les nouveautés apportées par le progrès. Celui-ci, d’ailleurs, est une grande source de magouilles pour trouver du profit à tout prix et même au détriment de la santé des consommateurs.
Mais en Vendée, Camille Vollot et sa compagne Victoire, vont choisir de se lancer dans une agriculture biologique. Camille vient de connaître un drame familial avec le suicide son frère Antoine et il lui reste Romain avec qui il ne s’entend pas du tout. Deux frères, deux visions différentes.
Soutenu financièrement par une femme qui croit en lui et en ses projets (Anne-Marie Perrault, sa mécène en quelque sorte), il crée un groupement de producteurs, « La Louve » (c’est d’ailleurs le surnom qu’il donne à Victoire), avec un objectif, redonner le goût du vrai, du simple, du bon sans fioritures, face à un Raoul Sarkis, personnage véreux qui ne pense qu’au « fooding », la mal-bouffe, mais qui rapporte tellement.
Camille va se heurter à des tentatives de sabotage, d’arnaques financières. Il va devoir également se battre contre l’hostilité des grands céréaliers et des éleveurs de bétail qui ne recherchent, eux aussi, que l’argent facile.
« La Louve » est un livre basé sur les valeurs familiales, l’écologie, la permaculture… Et ce n’est pas facile d’écrire un tel livre sur ce thème.
On peut dire aussi que malgré tout, c’est un sujet bien d’actualité car le monde a déjà bien du mal à nourrir tous ses habitants et où grand nombre d’individus meurent encore de faim.
Mais ce qui est très réaliste, c’est cette recherche à vouloir faire évoluer les mentalités et cela m’a remémoré le combat de Pierre Rabhi, fondateur du mouvement « Colibris » et qui a été reconnu comme un expert international pour la sécurité alimentaire.
C’est en cela que j’ai trouvé que « La Louve » de Paul-Henry Bizon s’en rapproche car les valeurs, les idéaux sont les mêmes.
Mais quels combats sont nécessaires et le Bien arrivera-t-il à vaincre le Mal ?
C’est donc un livre très intéressant pour le lecteur qui se sent concerné par ce problème qui, de toute façon, grandit de jour en jour.
Le lecteur ne devra pas trouver rébarbatif le récit lorsqu’il est question d’agroforesterie, de cultures associées… Au contraire, c’est très instructif et il est rare de lire un ouvrage aussi particulier mais qui n’oublie pas d’y ajouter quelques touches d’amour, d’une profonde sensibilité et d’une bonne étude des caractères.