La Meilleure façon de s'aimer
Akli TADJER

Pocket
best
mars 2014
216 p.  6,50 €
ebook avec DRM 6,49 €
 
 
 
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coup de coeur nuit blanche

11 mars 2011. Cela fait un peu plus de deux mois que Fatima Meziane est arrivée à l’hôpital suite à un AVC survenu le premier dimanche de janvier.

Après une opération, deux mois de coma. Son corps inerte revient peu à peu à la vie. En effet, aujourd »hui elle a bougé son index droit. Tous les espoirs sont permis pense Saïd, son fils.

Mais pour Saïd, cette journée du 11 mars est cauchemardesque car lui qui s’était fait sa place, de la Place Clichy à la gare du Nord en passant par Barbès-Rochechouart jusqu’à Montmartre, lui qui assurait boucheries hallal, hammams, kebab, un secteur de niche pensait-il pour sa compagnie d’assurances Cristalline, lui s’est fait débarqué.

Les chinois ont racheté la compagnie et il est un des premiers à sauter, on restructure ferme.

C’est un roman à deux voix auquel Akli Tadjer nous convie. On retrouve alternativement le fils et la mère. Une écriture simple et naturelle, fluide; tour à tour poétique, humoristique, nous guide dans ce beau récit. Émotions en puissance. L’auteur nous fait ressentir avec beaucoup de tendresse les sentiments et émotions de nos protagonistes.

Fatima replonge sans cesse vers sa vie, son passé. Un personnage l’accompagne sans cesse; la petite fille à la robe jaune. On s’y attache très vite, mais, qui est-elle ?

Fatima nous livre peu à peu son histoire. Originaire d’Algérie, elle nous parle de l’orphelinat, de son arrivée en France, de son passé douloureux. Les injustices de la vie l’ont construite.

Saïd nous parle de sa relation avec Clothilde rencontrée il y a un peu plus de dix ans avec qui il a partagé deux ans de sa vie. A l’époque, il se faisait appeler Sergio Murcia. Il nous décrit le chaos amoureux, sa relation avec sa mère.

Je ne vous en dit pas plus si ce n’est que c’est magnifique, une plume superbe.

Ma note ; ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Maintenant que papa est mort, est-ce qu’il y aura une place pour moi dans ton coeur ?
J’ai répondu qu’il y avait toujours eu une place pour lui dans mon coeur.
Une place, une vraie maman. Pas un strapontin. J’ai laissé couler un moment de silence. Il a essuyé d’un revers de main maladroit une larme qui filait dans le col de sa vareuse vert-de-gris. Je l’ai serré contre mon coeur et, depuis ce jour de deuil, mon fils a été mon unique raison de vivre.

« Le corps , ça m’est égal, je n’attends plus rien de lui mais ma mémoire c’est mon unique trésor. C’est à elle que je me raccroche pour me souvenir que je n’ai pas toujours été un paquet de chair exsangue sur un lit d’hôpital mais que j’ai souffert, que j’ai haï, que j’ai aimé, que j’ai ri, que j’ai chanté, dansé, que j’ai été vivante. »

C’est le jour de l’enterrement que je me suis attachée à lui. Nous étions à l’arrêt de bus du cimetière à cuire sous un soleil de plomb. Nous ne savions pas si nous devions rentrer à la maison pour cuver notre deuil ou prendre l’air et regarder vivre les gens heureux.

Le corps, ça m’est égal, je n’attends plus rien de lui mais je me raccroche à ma mémoire c’est mon unique trésor.

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