En mars dernier, je vous ai parlé de « L’autre Joseph » qui parlait du grand-père paternel de l’auteure.
« La mer noire » est le récit de l’exil de la grand-mère maternelle. Tamouna va fêter ses 90 ans au milieu des siens. C’est l’occasion pour elle, tout au long de la journée de préparation de la fête, de se remémorer son enfance si heureuse en Géorgie, l’adolescence et son premier et unique amour puis le départ précipité en pleine nuit car son père est un opposant politique, l’arrivée et l’installation à PARIS.
Ce roman est beaucoup plus agréable à lire car la politique n’est pas l’aspect central comme dans celui relatif à l’histoire de son grand-père. Le lecteur partage la vie de cette famille dans son déracinement avec ses joies, ses peines et l’évocation par Tamouna de Tamaz qui lui a pris son coeur à l’adolescence et lui fait battre encore la chamade alors qu’elle est devenue une très vieille femme. Cet amour qui, bien que partagé, n’a jamais pu se vivre à cause de l’exil.
Il y a une chose qui m’ a interpellée : c’est que comme dans « L’étrangère » de Valérie Toranian, ces femmes qui ont dû fuir leurs pays n’ont jamais pu vivre un véritable amour et ont épousé des hommes qui ne leur convenaient pas, soit pour pouvoir survivre, soit pour rester dans leur communauté.