La punition
Tahar Ben Jelloun

Gallimard
Blanche
février 2018
160 p.  16 €
ebook avec DRM 11,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

souvenir d’uniformisation

« La punition » est le récit d’un emprisonnement à ciel ouvert : vers la fin des années 60, Tahar Ben Jelloun était un brillant étudiant, sensibilisé à la politique par ses pairs et par son père. En dépit des conseils de prudence de celui-ci, il prit position contre le manque d’ouverture du régime d’Hassan 2, participant notamment à des manifestations. Ceci lui valut une injonction à se présenter dans une caserne perdue, pour y recevoir un endoctrinement militaire d’une durée indéterminée, une sorte de stage de recyclage citoyen dispensé par des affidés d’Hassan 2. Les mêmes sbires, qui tentèrent un coup d’état quelques années plus tard (en 71), le laissèrent rentrer chez lui après plus d’un an, délesté d’une bonne dizaine de kilos et de l’aptitude à bien dormir…
Ces longs mois de brimades, la cruauté sadique kafkaïenne subie dans l’angoisse de ne pas savoir s’il en ressortirait vivant, tout cela fait froid dans le dos, certes. La question est de savoir ce qui amène TBJ à faire ce récit, plus de 50 ans après avoir vécu ce qu’il appelle la punition.
A-t-il voulu signifier le caractère universel de toute oppression de l’homme par l’homme ? Faut-il en conclure que quand on laisse les militaires donner libre cours aux penchants pervers des plus tordus d’entre eux, on en arrive toujours aux même dérives quel que soit l’uniforme ?
Je n’ai pas de réponse mais voilà une lecture qui donne envie d’en savoir plus sur la place du Maroc dans le monde arabe, à l’heure où revient le printemps…

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