Les internautes l'ont lu
Le premier roman de Carole Martinez « Le coeur cousu » m’avait subjuguée. J’avais lu ensuite « Le domaine des Murmures », tout aussi puissant. Dans ce troisième roman, l’auteure nous convie à nouveau au Domaine des Murmures quelques 300 ans plus tard. Là, dans ce château, est morte la jeune Blanche à l’âge de 12 ans. Elle était la promise du fils du maître de ces lieux. Tout au long des chapitres alternent la voix de Blanche et celle de son âme vieillissante. La vieillesse au fil des pages retrouve son enfance et dévoile des secrets. On retrouve dans ce roman toute l’univers de Carole Martinez : la magie des lieux, la puissance féminine que l’on veut briser, la violence masculine. J’ai bien aimé mais un peu moins que les deux romans précédents.
coup de coeur
Ecriture sublime
Carole Martinez nous emmène au Domaine des Murmures, perché sur un rocher sur la Terre qui penche vers la rivière. Nous sommes deux siècles plus tard, vers 1360, à l’endroit où Esclarmonde fut murée, « Le Domaine des Murmures ». En route pour un roman à deux voix, celle de l’âme vieille , ce qu’elle est devenue des siècles plus tard et qui nous conte l’histoire de Blanche enfant morte à 12 ans avec qui elle est enfermée. Blanche au présent nous raconte son enfance, et la vieille âme qui aurait tout oublié des siècles plus tard et qui l’écoute. Blanche a onze ans et rêve d’apprendre à lire et écrire pour pouvoir broder son nom. Elle ne connaît que la lettre B. Son père, Martin, juge que l’instruction n’est pas utile, il assoit son autorité à la badine. Martin a 38 ans, il est veuf, un peu lubrique et sème des bâtards un peu partout. Un jour, on tisse un bel habit brodé pour lui et pour Blanche et les voilà partis en voyage jusqu’au domaine des Murmures. Son père l’abandonne tout simplement au château sur la Terre qui penche en bord de Loue pour être marié à Aymon fils du domaine, simple d’esprit se prenant tantôt pour un oiseau, tantôt pour un poisson. Martin poursuit sa route laissant Blanche. Blanche veut d’abord s’enfuir surprenant son père avec Aelys sa future marâtre. Martin était jadis amoureux d’Aelys mais il ne fait que l’utiliser sexuellement l’abandonnant ensuite. Blanche se fait alors la promesse que JAMAIS elle ne se livrera à un homme.. Finalement elle se plaît aux « Murmures ». On lui donne l’éducation, elle va apprendre à lire et à écrire pour pouvoir diriger le domaine plus tard. Elle apprivoisera petit à petit son promis Aymon. La rivière joue un rôle essentiel dans le récit, se transformant en Dame Verte avec ses crues meurtrières. La Loue car c’est d’elle que l’on parle jouera un rôle prépondérant dans le récit. Carole Martinez nous parle du Moyen Âge avec ses seigneurs, ses vassaux, ses tournois, ses disettes, son épidémie de peste et la multitude de décès engendrés par elle. Elle nous emmène dans un récit à la limite du fantastique, dans un monde onirique de fables et de légendes, le tout agrémenté de chansons médiévales et du roman du Renart. La vision de l’enfance, l’amour, le passage à l’adolescence, la prise de conscience de la place de la femme sont des thèmes évoqués dans ce roman initiatique tout en poésie et en délicatesse. Que de jolies phrases lues, que l’on savoure lentement tellement elles sont délicieuses. La magie des rêves, des mots. Une écriture splendide, maîtrisée, poétique, belle. Merci Madame Martinez, j’ai vraiment fait un voyage splendide. Un récit exceptionnel. Un Immense coup de coeur pour moi. C’était une LC avec ma binôme Julie des Petites Lectures de Scarlett, son avis se trouve ici Les jolies phrases Comme les hommes sont attentifs quand on leur parle d’eux ! Au fil du temps, nous reconstruisons notre vie pour lui donner une consistance, une cohérence. Je suis Chardon, car mon esprit est si plein de piquants qu’aucune fille ne me cherche jamais noises. Les secrets de famille sont des fantômes, on les enterre, mais ils nous hantent. Si je doutais de mon existence, je dirais même que ce sont les seuls vrais fantômes. Mais peut-être ne suis-je qu’une simple histoire de famille qui se cherche désespérément un sens. Heureux ceux qui désirent jusqu’au bout, et même au-delà, ceux qui meurent curieux, heureux les oublieux qui redécouvrent chaque jour le monde, heureux les emphatiques, les simples et les croyants ! Heureux les imbéciles ! Tu m’as révélé à moi même, mon fils. Grâce à toi, je me suis offert la joie d’être un homme aimant et imparfait. Imparfait du fait même de ton existence et affaibli par mon amour. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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