Dans ce roman, Christine Montalbetti raconte la dernière mission de la navette Atlantis qui a rejoint en juillet 2011 la Station spatiale internationale pour un séjour orbital de dix jours. Pour tout dire, je ne m’intéresse pas à la conquête de l’espace, mais là, j’ai été ferrée de bout en bout par une auteure originale qui instaure une complicité réjouissante avec son lecteur.
Une mission extraordinaire
Pour cette mission, la navette spatiale américaine Atlantis compte à son bord quatre astronautes, une femme et trois hommes d’exception qui s’envolent pour la Station spatiale internationale où une équipe scientifique attend un nouveau module et un ravitaillement en carburant, presque une mission de routine, sauf que quand on y pense vraiment, c’est extraordinaire. Et parce qu’on ne fera jamais cette expérience (je ne sais pas vous, mais moi non), l’auteure prend le parti de décrire ce voyage en apesanteur par le menu, ce qui crée un effet d’immersion pour le lecteur qui participe ainsi à l’aventure.
L’art de la digression
Outre son souci extrême du détail, Christine Montalbetti possède à merveille le talent de la digression. En autant de clins d’œil malicieux, elle nous parle d’elle, de son métier d’écrivain, on se délecte des anecdotes savoureuses sur ses recherches, de sa rencontre avec des astronautes comme Claudie Haigneré, et l’on assiste du même coup à la naissance de ce roman. Il en ressort un parallèle entre mission spatiale et mission romanesque : quelle est au fond leur utilité ? Y-a-t’ il un rêve d’impossible commun au fait d’aller dans l’espace et à celui d’écrire ? Oui, affirme-t-elle, et c’est l’imagination qui donne corps à ce rêve.
Voici un roman tout en finesse, vrai, intelligent, sensible, léger, un roman sur la fragilité et la contingence humaines. Vous l’aurez compris, c’est un énorme coup de cœur !
