Le narrateur a passé un pacte avec Emile : « Je m’occupe du bois, des courses, du ménage, de toi ; en retour tu me loges et tu me laisses écrire. » (page 75)
Emile dont il est « le défouloir ».
Mais Emile, âgé, finit par s’en aller définitivement.
Le narrateur passe d’une domination – physique, sexuelle, psychologique – à une autre : dans la maison d’Emile tout juste mort, il laisse entrer un autre maître rencontré sur un site fait pour cela.
Olivier Steiner écrit ces choses qu’on n’a pas envie de lire mais qu’on lit quand même, naviguant entre fascination et dégoût. Ces choses qui se font mais qui ne s’écrivent pas. Il parvient à mettre en mots ces sensations abstraites qui emplissent l’âme quand le corps est pénétré. « Je ne peux plus me projeter dans l’avenir. Tout pourrait s’arrêter là et ce serait parfait. »
Sa prose est entêtante, magnétique quand elle n’est pas répulsive. Son écriture est crue et violente autant que sensible et tendre.
La vie privée est un huis clos suffocant et sombre qui fait sur le lecteur l’effet du jeu du foulard : l’air manque mais la sensation est grisante.
Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog