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coup de coeur
No future : l’amour-déflagration emporte tout sur son passage
C’est au lycée, en classe de terminale, que les protagonistes se rencontrent. Ils s’observent de loin avant d’être rapprochés par un devoir à faire à deux. La confrontation entre le narrateur, dévoué fiston, et la jolie punkette qu’il a conquis bien malgré lui est jubilatoire. Leurs différences se font sentir en toutes choses ; et s’ils vont petit à petit s’en accommoder, le plaisir du lecteur, lui, ne diminue nullement à mesure que leur relation évolue et se normalise. Erwan Lahrer dit cet âge où l’on est marqué aux fers de l’éducation, cet âge où le modèle est pour beaucoup d’abord parental, cet âge où tout cependant peut être bouleversé, et, sans crier gare, il nous emporte dans un tourbillon dont on ne sortira pas indemne. A un rythme trépidant, avec pléthore de phrases à relever qui jamais ne cèdent à la facilité, il dit aussi la manipulation, l’apprentissage de la liberté, la révolte discrète, l’engagement qui n’attend pas le nombre des années, qui n’est au contraire jamais aussi viscéral que lorsqu’on a la vie devant soi. Et l’amour, surtout l’amour, et l’impuissance face à l’amour-déflagration, si fort qu’il emporte tout sur son passage. Son écriture est nerveuse, fiévreuse, tour à tour drôle, enlevée, passionnée, jamais tiède, toujours sur le fil, comme le mâle du bandeau de la couverture. Son roman est une bombe à retardement, qui offre une rencontre avec deux personnages inoubliables. A l’arrière-plan, il y a la musique, la musique comme fenêtre sur autre chose, la musique comme guide, les concerts et le monde de ceux qui s’y retrouvent, anarchistes du dimanche ou de tous les jours de la semaine. Dans le lot, certains iront jusqu’au bout de leurs convictions. Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog |
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