Le festin du lézard
Florence Herrlemann

Antigone14 Editions
avril 2016
160 p.  12,80 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
nuit blanche

Une écriture à couper le souffle

Un livre qui se mérite car il n’est pas simple d’accès. Un livre qui déstabilise à plusieurs reprises.
J’ai dû trouver le bon moment de lecture.

C’est étrange, déstabilisant au départ mais l’écriture est tellement belle que l’envie de le continuer est plus forte, envoûtée par ces mots tellement bien choisis. Waouh ! Quelle force, quelle belle découverte.

C’est un huis-clos auquel Florence Herrlemann nous invite dans son premier roman.

Une grande maison mystérieuse dans laquelle vit Isabelle depuis plus de vingt-cinq ans. Elle y vit avec sa mère qu’elle hait plus que tout, elle la hait de l’avoir mise au monde. Toutes les portes de la maison sont fermées à clé et c’est celle qu’elle ne nomme jamais autrement que Mère qui les détient toutes. Mère terrorise Isabelle, c’est la domination, l’emprise totale, l’enfermement qui est au centre du récit. Le père et le frère sont peu présents et ont renoncé à quoi que ce soit.

Isabelle parle à Léo qui l’accompagne toujours, qui est son témoin. Il ne répond jamais. Lorsqu’elle s’adresse à lui c’est toujours par le vouvoiement.

Isabelle craint les visiteurs; Bergère, Simone Lintruse, le docteur Marcelline, la soeur Marcelline… mais pourquoi redoute-t-elle ces présences ? Et pourquoi ces barreaux aux fenêtres ?

Isabelle parle, raconte, elle semble par moment si seule, si perdue, diabolique à d’autres, y-a-t-il quelqu’un qui la voit ? Elle a parfois le sentiment de ne pas exister.

J’ai parfois été déstabilisée, eu l’impression de perdre pied, ce roman déroute, on entre dans un monde onirique.

Un premier roman exceptionnel par la qualité de l’écriture. Un roman à plusieurs pistes et interprétations possibles. Une chose est certaine c’est qu’il ne vous laissera pas indifférent et que l’on n’en sort pas indemne.

Eloge de la folie, de l’enfermement, écrasement, domination, ode à la parole, cri de désespoir, à vous de choisir votre degré de lecture.

Ma note : 9/10

L’être humain est une machine à pensées. Il en produit tout le temps, sans jamais s’arrêter et cela bien malgré lui.

Il y a des jours que l’on voudrait retenir, mais le soir pousse fort pour prendre sa place, alors il s’en va, le jour, ils s’en vont tous.

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