Les internautes l'ont lu
C’est avec ce recueil de nouvelles que je découvre la plume d’Eric Brucher. Romancier et chroniqueur littéraire et organisateur entre autres de rencontres d’auteurs. Ce recueil est en partie le prolongement de son dernier roman « La blancheur des étoiles » car on y retrouve certains personnages que l’auteur avait envie de retrouver. Ce sont des nouvelles urbaines qui nous sont proposées. Douze nouvelles dont la thématique est la colère, la révolte, le besoin de liberté. Une colère qui revendique, qui fait réfléchir, qui fait grandir. Le titre mystérieux « Le jour est aussi une colère blanche » provient d’un graffiti vu sur les murs de Bruxelles. De taggeurs il en est question dans la première nouvelle « Les loups et les agneaux », la colère, la rage, la liberté, vie ou mort sera la thématique de « Les rondes de Lazlo ». Beaucoup de sensibilité aussi dans « Djihad pour tous » qui dénonce l’absurdité des croyances, nous parle d’un amour impossible. Très joli texte mis en musique pour « Slam d’islam » . « La main de Fatima » où l’on parle spiritualité, du voile qui protège du mauvais oeil, de résistance et du poids de la société qui prive de liberté, juste magnifique. Poésie, liberté et évasion pour le « petit laveur de vitres ». « Le mont des Arts » et l’utopie de changer le monde. Violence dans « le blues du looser ». « Flower power again » et le rêve d’une société meilleure, participative, créatrice de liens sociaux, lutte pour le maintien de ces idéaux. J’ai un peu décroché pour la suite mais la nouvelle n’est pas mon style préféré. Une plume riche, toute en poésie. Ma note : 7/10 *** Les jolies phrases On a toujours besoin d’un ennemi pour se valoriser et exister, non ? A propos de noms justement, Allah c’est même pas le nom de Dieu puisque personne ne Le connaît. Allah, c’est seulement la 99 ème appelation, si j’ai bien appris, on pourrait en inventer des millions encore que toujours on serait à côté de la plaque. On s’en fout des noms après tout ! Et puis comment être fidèle à quelque chose ou quelqu’un qu’on connaît pas ? Maître, j’ai compris que le voile que l’islam commande de porter n’est plus celui que me demandait de porter mon père. C’est le voile que l’on baisse en dedans de soi, sur les désirs de son coeur et l’agitation de ses pensées. Devrai-je le porter vraiment sur ma tête comme veulent toujours me l’imposer mon père et mon mari ? Car c’est le vent que je préfère sentir dans mes cheveux, et ma tête nue plongée dans la liberté infinie des cieux. …tu sais également que l’arbre qui dépasse la forêt ramasse seul la tempête. Va, je dirai à ton père et à ton ami que la prière intérieure est plus vraie que le voile et que la sagesse est de respecter l’esprit et sa liberté. Comme cela, Carlo fut engagé laveur de vitres. Car c’est à cela que servent les poètes, laver les vitres des gens et les binocles des robots. Quand c’est propre, il y a parfois des chances qu’au-dedans s’éveille un peu de vent. Vous savez, pour mobiliser, il faut des armes : les mots, les formules, les slogans sont de tels outils, rétorque Zoé. Je préfère d’ailleurs parler outils que armes. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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