Le roi chocolat
Thierry Montoriol

Gaïa
août 2018
420 p.  22 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
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coup de coeur

Si je vous dis : Bacao, Bana-Cacao, Bananette, Banacao-Phosphate, Banarica et Bananose… Je vous sens sur la piste… Mais oui, vous y êtes ! Ce sont les premiers noms qui ont été déposés pour désigner ce mélange de chocolat, banane, orge et sucre qui a finalement pris le nom de BANANIA, marque adoptée le 31 août 1914 ! Eh oui, souvenez-vous de ce fameux emballage (on dirait « packaging » maintenant) représentant un tirailleur sénégalais bien content de trouver un peu de réconfort dans cette boisson énergisante. Eh bien, sachez que l’histoire que nous raconte ici Thierry Montoriol est celle de son arrière-grand-père et qu’il a fallu plusieurs années à l’auteur pour découvrir la vie plus que tumultueuse de son ancêtre, à travers notamment des petits carnets qu’il avait noircis au cours de ses incroyables péripéties.
Qui fut Pierre Victor Lardet ? Alors là, croyez-moi, en commençant ce roman, vous allez être entraîné dans des aventures époustouflantes dignes des plus grands romans du XIXe, une vraie odyssée absolument inimaginable racontée dans un style délicieux (quelle écriture savoureuse!) En quatre mots: vous allez vous régaler !
Ce Victor, nous le découvrons en 1910 embarquant à Saint-Nazaire à bord du transatlantique le Provence : en tant que journaliste à La Libre Parole, il est envoyé en mission à Buenos Aires en Argentine où un magnifique opéra, le Colón, vient d’être inauguré sur l’Avenida 9 de Julio.
Spécialiste de l’art lyrique, c’est à lui qu’on a confié ce reportage et Victor n’aurait cédé sa place pour rien au monde d’autant que, il ne le sait pas encore au moment où il se dirige vers le quai des douanes, le hasard va le mettre sur la route d’une belle brune aux yeux noirs, une certaine Jacuba Malintzin-Cortés qui a réservé une suite en première classe.
Comment Victor de sa cabine 62 pont B parviendra à rejoindre cette mystérieuse femme et à déguster avec elle un modeste Chambertin premier cru Clos du Chapitre ? (Vous me direz, une traversée d’une vingtaine de jours laisse largement le temps de faire connaissance!) Qui est cette richissime Jacuba qui lui confiera… un semi-automatique pour qu’il se protège d’une révolution mexicaine imminente et dont il risque d’être une pauvre victime innocente ? Je ne vous dirai pas non plus (belle prétérition) de quelle façon, à Veracruz, tandis que le Mexique s’embrase et qu’il faut absolument éviter les insurgés armés jusqu’aux dents ou des federales prêts à en découdre, on lui propose de prendre le bateau jusqu’à Buenos Aires (deux semaines en mer avec d’horribles bruits de moteur et d’inquiétants grincements de cale) puis de suivre l’itinéraire suivant (une vraie promenade de santé!) : Buenos Aires/Valparaiso (1500 km), Valparaiso/La Paz (2500 km), La Paz /Lima (1500 km), Lima/Quito (1850 km), Quito/Bogota (1000 km) puis Panama et Veracruz à bord d’une… CADILLAC RUNABOUT & TONNEAU (50 km/heure sur route plate – à diviser par deux donc sur un sol quelque peu bosselé !) et avec ça, des réserves d’essence pour 600 km (au mieux!) : « on l’entend à un kilomètre, on la flaire à deux et on voit son sillage de poussière à cinq » L’idéal donc pour passer inaperçu !!! Et le pauvre Victor qui garde encore un mauvais souvenir de son dernier Paris-Angoulême !!!
Sachez que, contrairement à ce que vous pensez, JE NE VOUS AI RIEN MAIS RIEN RACONTÉ DU TOUT car notre Victor est LOIN, très LOIN d’être au bout de ses peines ! Dites-vous bien aussi que je ne vous ai pas parlé des iguanes marinés farcis aux œufs de fourmis qu’il devra avaler, ni de sa rencontre avec un étrange Émile qui cumule un nombre incalculable de professions (quel personnage!), ni d’un certain Oaxca qu’il ne s’agira en aucun cas de vexer, ni d’un homme-jaguar, puissante divinité païenne qui peut porter bonheur ou … MALHEUR.
Et ce n’est que le début, le tout début d’une expédition INOUÏE qui se terminera dans le Paris des Années Folles… (UN RÉGAL!!!)
C’est bien simple, ce roman a enchanté mes vacances ! Un pur bonheur de lecture, un VRAI roman palpitant, plein de suspense, magnifiquement écrit… Franchement, un GRAND COUP DE COEUR de cette rentrée littéraire !

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coup de coeur

La saga Banania

Thierry Montoriol est allé fouiller dans les archives familiales pour écrire l’histoire de son arrière-grand-père maternel, inventeur de la fameuse boisson chocolatée Banania. Aventures et passion, heurs et malheurs d’un journaliste parisien, portrait de la France d’avant la Grande Guerre jusqu’aux débuts de la Seconde Guerre mondiale : c’est un vrai plaisir de lecture que ce roman populaire au style feuilletonesque, à la fois balzacien et hergéen.

C’est en qualité de journaliste que Victor quitte Saint-Nazaire en 1910 à bord d’un transatlantique, pour aller couvrir l’inauguration du théâtre Colón à Buenos Aires. Sur le paquebot, il rencontre Jacuba, une riche et mystérieuse Mexicaine, descendante lointaine du conquistador Cortés. Le journaliste n’est pas au bout de ses surprises lorsqu’il accoste à Veracruz ; le continent est peu sûr, le Mexique en pleine révolution… Après mille et une péripéties, Victor se retrouve l’hôte d’un village aztèque où il découvre un breuvage savoureux composé de cacao, de sucre, de farine de banane et de crème d’orge, la boisson des indigènes exploités par les Américains du Nord. De retour en France où il retrouve femme et enfants, il expérimente la recette sur le cercle familial. C’est un véritable succès qui s’étend de goûters d’enfants en dînettes et conquiert bientôt tout le voisinage. Le Banania est né. La demande est telle que notre journaliste se mue en chef d’entreprise, s’allie à l’épicier Félix Potin, et a une idée de génie en apportant des caisses de sa boisson dans les tranchées de Champagne pour réconforter les troupes françaises, tout en s’offrant un bon coup de publicité. A cette occasion, le célèbre tirailleur sénégalais devient l’emblème de la marque.

Formidable ascension d’un bourgeois de Paris suivie de sa chute inexorable, tableau d’une France en quête de héros, aventures exotiques et rocambolesques, personnages hauts en couleur, « Le roi chocolat » possède tous les ingrédients d’une bonne saga menée tambour battant.

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