Mathilde et Adrien sont mariés depuis seize ans. Ils s’aiment plus que tout mais une ombre empêche leur bonheur complet : le manque d’un enfant.
Créer une famille est devenu l’obsession de Mathilde. Chaque mois c’est difficile, c’est l’incertitude : enceinte ? pas enceinte ?
Le livre démarre de façon positive car Mathilde découvre qu’elle est enfin enceinte et l’annonce à Adrien. Enfin après tant de déceptions, d’épreuves.. Mathilde était prête à tout pour enfin découvrir la joie de créer une famille.
L’originalité du roman d’Amélie Antoine dont je découvre la plume est que son récit est raconté à rebours. On commence page 391 – chapitre 20 en septembre 2015 pour terminer en septembre 2009 !
C’est ça qui le rend original ! Remonter le temps et les émotions des protagonistes. Comprendre les raisons des actes de Mathilde, qui à l’habitude depuis des années de passer par le mensonge, de s’inventer d’autres mondes.
Quels sont ses secrets ? Chut! je ne dirai rien, à vous de les découvrir ?
Secrets et mensonges, la frontière est mince, mais n’est-ce pas ici une preuve d’amour ?
Le sujet vous l’avez compris est le désir de maternité et de créer une famille. Les épreuves à surmonter, le combat pour y arriver. Amélie Antoine confronte Mathilde et Adrien, leur désir de devenir parents et le parcours de Yasha qui lui aborde le thème autrement n’ayant pas vraiment eu le choix de le faire. Je sais ceci vous semble mystérieux mais plongez dans le livre et vous comprendrez mes propos…
Chapeau à l’auteur pour l’analyse des comportements et ressentis des protagonistes. Cette écriture fluide, sincère est empreinte de beaucoup de finesse psychologique. Une force mais aussi une belle sincérité et des émotions fortes qui s’en dégagent. Les pages à rebours défilent très vite.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Elle aurait pu mais le mensonge était sorti tout seul, si facilement, si naturellement que même elle s’était demandé comment il était possible de dissimuler la vérité avec autant d’aisance et d’inventivité. Elle a tellement pris l’habitude de s’arranger avec la réalité qu’au fil du temps, elle en a même presque oublié que le mensonge n’était pas censé être quelque chose d’habituel. Mois après mois, les cachotteries lui ont permis de se sentir libre, si délivrée des contraintes du quotidien que c’est pour elle devenu addictif d’être malhonnête. Elle n’en a pas conscience, bien sûr. Simplement, le plaisir de proférer des mensonges plus ou moins inoffensifs et de jouer avec le feu sans jamais se brûler est peu à peu devenu quelque chose de jouissif. Comme le gamin qui s’amuse à chiper des bonbons à la boulangerie juste pour le plaisir de ne jamais se faire attraper par la vendeuse.
Elle se sent soudain infiniment triste. D’avoir perdu le minuscule huit argenté, d’avoir sombré dans la dissimulation depuis si longtemps.
D’avoir imaginé qu’elle pourrait trouvé à l’extérieur du couple l’oxygène qui lui faisait défaut, de s’être éloignée d’Adrien en pensant s’en rapprocher.
Parfois, les frontières entre sa vie réelle, sa vie imaginée, et même sa vie rêvée semblent floues, comme spongieuses. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qu’elle a imaginé?
Ce que veut dire Sénèque, c’est que le bonheur, ce n’est pas un but lointain qu’on aperçoit au bout du tunnel. Le bonheur est en nous, le bonheur, c’est de savoir faire avec ce qu’on a, avec ce que la vie nous donne.
On ne peut pas souffrir de ce qu’on ignore.
Et accepter ce qui nous arrive, ça ne veut pas non plus dire ne rien faire et cesser d’espérer.
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